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A Thionville, les lycéens apprennent le luxembourgeois


Marc Humbert, officiellement professeur d’allemand, dispense des cours de luxembourgeois à Sierck et Thionville. (Photo RL/Philippe Neu)

Apprendre le luxembourgeois en milieu scolaire, c’est possible. Le collège Charles de Gaulle de Sierck et les lycées Hélène-Boucher à Thionville et Maryse-Bastié à Hayange le proposent en option.

Ils sont quarante élèves de la seconde à la terminale du lycée Hélène-Boucher à avoir choisi l’option luxembourgeois. Une matière enseignée dans cet établissement thionvillois depuis septembre 2007, malgré l’absence de professeur pendant deux ans, faute de candidats. Mais en cette rentrée 2017, un enseignant est arrivé, une perle rare que le collège Charles-de-Gaulle de Sierck-les-Bains et le lycée Hélène-Boucher se partagent et espèrent garder.

Officiellement Marc Humbert est professeur d’allemand mais ce natif de Haute-Kontz élevé dans un bain linguistique germanophone, parle couramment luxembourgeois. « Quand j’étais enfant je n’ai jamais prononcé un mot de français avec mon arrière-grand-mère et mes grands-parents. indique le jeune professeur. Parler luxembourgeois, ça fait partie de notre culture, c’est défendre notre patrimoine local. »

Si parmi ses élèves, certains possèdent la double nationalité et parlent luxembourgeois à la maison, pour la grande majorité d’entre eux la motivation est avant tout professionnelle. « 90% des parents travaillent au Grand-Duché et certains sont obligés de prendre des cours sur le tard… Ils ont conscience que ça peut leur être utile », souligne Marc Humbert.

Ni langue vivante ni langue régionale

« C’est une réelle plus-value pour les élèves qui visent des emplois de proximité », note la proviseure du lycée, Véronique Demmer. « On sait qu’aujourd’hui, nos voisins luxembourgeois sont très demandeurs », souligne le professeur. Phonétiquement, le luxembourgeois est très proche de l’allemand – « il n’y a pas vraiment d’écrit même si une grammaire existe » – ce qui rend son approche plus aisée pour les élèves qui ont « un bon niveau d’allemand ». « On peut alors rapidement progresser », affirme Marc Humbert.

Et le professeur d’indiquer : « J’essaie d’apporter aux élèves toutes les prononciations, les différences qui existent d’une région à l’autre pour qu’ils puissent s’adapter sans difficulté. »

Pour autant, l’enseignement du luxembourgeois en milieu scolaire reste marginal. La difficulté est qu’il n’est considéré comme une langue vivante étrangère en France au titre de la LV1 ou LV2 mais comme une option facultative au baccalauréat. « Le luxembourgeois n’est pas non plus considéré comme une langue régionale », précise la proviseure du lycée Hélène-Boucher même si dans les textes réglementaires le francique luxembourgeois est considéré comme l’une des trois langues des Pays mosellans et qu’un concours spécial de professeur des écoles option langue des Pays mosellans existe déjà.

Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain)

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