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Bettel II : du covid à la guerre


Parmi les signataires de l’accord de coalition, en décembre 2018, seul Xavier Bettel (2e de g.) est encore en fonction. Étienne Schneider (à g.) et Corinne Cahen ont démissionné. Félix Braz a été victime d'un accident cardiaque.

Reformée dans la douleur fin 2018, la coalition tricolore (DP, LSAP, déi gréng) a vécu une législature fortement chahutée. L’opposition tire à boulets rouges sans accepter l’excuse des crises majeures.

Vendredi matin, le gouvernement sortant était réuni une dernière fois en Conseil en ayant les pleins pouvoirs. Il est revenu à la vice-Première ministre Paulette Lenert (LSAP) de présider la réunion. Le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), se trouvait en Espagne pour participer au Sommet européen informel. Lundi, au lendemain des élections de ce dimanche, il sera reçu en audience par le Grand-Duc. Le souverain va alors le prier d’expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.

Il s’agira du point final d’une législature fortement chahutée, avec une coalition qui a été amenée à gérer coup sur coup la pandémie de covid (2020-2022) et la crise déclenchée par l’agression de la Russie contre l’Ukraine (2022-2023). Depuis peu, la crise dans le secteur de la construction est venue se rajouter à l’agenda surchargé du gouvernement sortant. Une tripartite sectorielle n’est pas encore en vue.

Les concertations entre gouvernement, patronat et syndicats auront toutefois rythmé le parcours du gouvernement Bettel II. La tripartite s’est réunie deux fois en 2022 et une nouvelle fois au printemps 2023. L’objectif était de dégager des solutions pour anéantir le choc inflationniste provoqué par la guerre en Ukraine. Le plafonnement des prix pour le gaz, le mazout et l’électricité restera en vigueur tout au long de l’année 2024.

La pandémie, avec les confinements successifs et les fermetures de secteurs économiques, a également nécessité la mise en œuvre d’aides «tripartites». L’État aura finalement débloqué quelque 5 milliards d’euros pour contrecarrer au mieux ces crises successives. La reprise économique post-covid, en 2021, a donné raison au gouvernement, tout comme la baisse de l’inflation courant 2023.

2020 : l’état de crise décrété le 17 mars

Retour en 2020. Le soir du 15 mars, le Premier ministre annonce que le Luxembourg sera placé sous confinement. L’état d’urgence est décrété le 17 mars, une première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le pays est à l’arrêt. La vie reprend doucement à partir du mois de mai. Mais, fin 2020 et courant 2021, de nouvelles restrictions lourdes sont mises en place, dont un couvre-feu nocturne.

Tout le monde pense souffler début 2022. Le rebond post-covid aura toutefois été de courte durée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lancée le 24 février.

À la sortie de cette législature, orchestrée par des imprévus sans précédent, les partis de l’opposition fulminent. Les «excuses» liées au covid et à la guerre ne seraient pas valables pour expliquer l’absence de réformes majeures, dont la révision du système d’imposition. «Le bilan est solide. On ne peut pas affirmer que rien n’a été fait, et ce, malgré les deux crises historiques que nous avons gérées avec succès», se défend toutefois Xavier Bettel. 

Cela n’empêche pas que les priorités à définir pour le prochain gouvernement restent nombreuses. Une majorité renouvelée aura la lourde tâche de s’attaquer au logement, à la santé, à la fiscalité ou encore aux inégalités sociales. L’espoir partagé par tous les partis en lice est certainement que la législature 2023-2028 se déroule sans accrocs majeurs.

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