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Ursula fait des dégâts

Non, on ne parle pas d’une tempête baptisée Ursula qui aurait ravagé une partie du continent européen. Par contre, la nomination d’Ursula von der Leyen pour prendre la présidence de la Commission européenne risque de causer d’importants dégâts.

Depuis mardi soir, les critiques fusent au sujet de la ministre allemande de la Défense, sortie d’on ne sait où, pour permettre aux 28 chefs d’État et de gouvernement de ficeler leur package sur la répartition des postes clés européens. Le choix de la proche d’Angela Merkel est un nouvel exemple aberrant de la politique menée dans un sombre recoin des institutions européennes. Il s’agit précisément du scénario que voulait notamment éviter le Premier ministre, Xavier Bettel. Mais sa volte-face sur le principe des «Spitzenkandidaten» (il y était d’abord favorable en février 2018, puis opposé à l’issue du scrutin fin mai 2019) n’a certainement pas aidé à éviter le «concours de Miss et Mister Europe», tristement orchestré par le Conseil européen.

En fin de compte, on ne peut cependant pas imputer la faute au seul chef du gouvernement luxembourgeois. Même s’il s’est dit soulagé que la décision finale ait été prise à l’unanimité, Xavier Bettel et ses compères ne peuvent toutefois pas nier que le Conseil a cédé à la pression d’une frange de pays de l’Est, ouvertement opposés à la solidarité européenne et au respect de l’État de droit. Le respect de l’égalité hommes-femmes pour répartir les postes est une faible consolation.

Un autre scénario que le Luxembourg voulait éviter est le blocage des institutions. Mais au vu de la levée de boucliers provoquée au Parlement européen contre la nomination d’Ursula von der Leyen, rien n’est à exclure. Au-delà du fait qu’elle est sortie de nulle part, l’Allemande traîne pas mal de casseroles en raison d’une gestion douteuse de son ministère de la Défense. En dehors de son pays, très peu de monde connaît le personnage.

Il faudra bien entendu la juger sur son programme, mais pour l’instant, l’élan populaire qui s’est dégagé du scrutin européen risque de s’estomper rapidement…

David Marques

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