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Une question de respect

Depuis quelques semaines, la peur a changé de camp. Les cas de harcèlement et d’agressions sexuelles s’étalent tous les jours en une des journaux. La boîte de Pandore s’est ouverte. Certains trouvent cela suspicieux, pourquoi portent-elles plainte seulement maintenant ? Autant d’agressions c’est impossible, bref, c’est un peu le déni. C’est vrai que les chiffres donnent le tournis.

Au-delà des agressions à proprement parler qui vont faire à juste titre l’objet de plaintes, c’est toute la société qui se remet en question. Et il était temps. Les hommes se rendent compte que les petits sourires discrets des femmes face à leurs «blagues» un peu lourdaudes cachent en réalité un profond sentiment de malaise. Mais jusque-là si les femmes osaient protester, elles avaient droit au sempiternel : «Tu n’as vraiment pas d’humour, c’est qu’une blague !»

À force de lire des articles décrivant le phénomène, certains hommes entament une remise en question, à commencer par leur comportement au quotidien. C’est un bon début.

Et à ceux qui refusent de comprendre et trouvent que les choses sont allées trop loin, qu’il faut bien différencier les agressions de la simple «gauloiserie», que finalement les femmes exagèrent toujours et que tout ça c’est un peu louche, il faut répondre tout simplement non. Que ce raz-de-marée est le bienvenu, que la parole se libère pour le bien de tous, et qu’il était temps qu’hommes et femmes se posent des questions sur leurs comportements et leurs mécanismes d’évitement et de défense. Il n’est pas question de mettre tous les hommes dans le même panier, de ne plus pouvoir dire quelque chose à une femme sans avoir peur de la blesser. Il s’agit tout simplement de bon sens et de respect.

Au-delà des affaires de justice qui devraient cette fois être prises au sérieux, c’est toute la société qui va bien devoir changer. Des rapports hommes-femmes plus équilibrés, c’est à souhaiter, simplement parce que cela ne pouvait plus continuer comme avant. C’est peut-être juste ça l’évolution.

Audrey Somnard

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