Pour ceux qui voulaient voir la vie en grand au Luxembourg, c’est bien triste pour eux. L’idée d’installer des «tiny houses», des petites maisonnettes, sur des terrains communaux ou privés pour résoudre la crise du logement est-elle vraiment une bonne idée ?
Ce type de «maison», qui fait entre 20 et 30 m2, est né aux États-Unis et a connu un boom dans ce pays à partir de la crise de 2008. Vous vous rappelez, quand les heureux propriétaires alléchés par des promoteurs et banquiers véreux n’ont plus réussi à rembourser le prêt immobilier de leur logement et se sont retrouvés à la rue. Expulsés.
Leurs contrats étaient basés sur des taux variables qui ont explosé quand la bulle des subprimes a éclaté. Les mensualités avaient atteint des niveaux stratosphériques et payer les dettes contractées était devenu impossible. Adieu le rêve d’être propriétaire et de préparer l’avenir de ses enfants. C’est à ce moment qu’a débarqué la solution «tiny house».
À défaut de rêve américain, les familles qui avaient tout perdu, ou celles exclues du circuit de prêt bancaire, avaient quand même la «chance» de vivre sous un mini-toit et pas sous une tente. Doit-on appliquer ce même modèle au Luxembourg ? L’urgence de la situation concernant le manque de logements au Grand-Duché doit-elle nous forcer à faire n’importe quoi ? Et pourquoi pas des «tiny houses» en palettes recyclées, histoire de réduire encore un peu plus le bilan carbone…
Quelle sera la perspective pour ceux qui vivront dans ces lieux ? Des «tiny houses» en attendant ? En attendant quoi exactement ? En attendant combien de temps ? Et imaginez des quartiers de ces petites maisons pousser sur les terrains vagues qui morcellent parfois nos villes ou des prés qui attendent des heureux occupants.
Quelle société veut-on créer avec ce type d’initiative ? Lorsqu’il manque des logements, il faut en construire. Point. Et il faut une action courageuse du gouvernement. Le Grand-Duché n’est pas le seul pays européen qui a, à un moment donné, été confronté à un manque de logements face à une population qui augmentait.
Et il a fallu alors tordre le bras au marché, aux propriétaires de terrains et même aux communes. Il n’y a pas eu de recette miracle… encore moins de «tiny house».