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Trop de balles dans le pied

Big Ben a sonné l’hallali pour de bon. This is the end of the party(gate). Boris Johnson a donc fini par perdre pied hier. Poussé vers la sortie du 10, Downing Street et mis à la porte des tories. Il faut dire que ces derniers jours, il ne savait plus vraiment sur lequel danser. Réduit à jouer un numéro de claquettes pour éviter les tacles glissés de tous les côtés. Un pas en avant, deux ou trois en arrière. Mais le désormais ex-Premier ministre britannique a le cuir épais et tout lui a coulé jusqu’alors dessus sans le faire vaciller. À force, l’on croyait même que rien ne pourrait jamais le faire tomber de son piédestal. Qu’aucun scandale ne parviendrait à déloger le locataire du théâtre de ses frasques festives durant les périodes de confinement, d’une rénovation coûteuse à grands frais d’un donateur de son parti, sans compter les affaires d’agressions sexuelles et petits arrangements entre amis conservateurs.

Sauf qu’à se tirer au moins une balle dans chaque orteil, difficile de tenir encore debout et rester droit dans ses bottes. Sa majorité lui a coupé l’herbe sous les pattes tout au long de la semaine, avec cette rafale de démissions sans précédent – près de soixante!

Cette fois, aucun bobard dont il est coutumier n’a donc pu lui permettre de garder la fonction qu’il a si souvent piétinée avec ses gros sabots. «Triste» de devoir quitter «le meilleur job du monde», a-t-il regretté lors de sa courte allocution de quelques minutes. Pas de grand discours pour se justifier, pas de tirade shakespearienne à déclamer. L’inspiration n’était plus là. «BoJo» est contraint de s’en aller discrètement, ce n’est clairement pas dans ses habitudes. En laissant un bon gros bazar à ranger derrière lui.

Il a toutefois annoncé qu’il resterait à la tête du gouvernement le temps que son successeur soit désigné. Sauf que personne n’entend subir sa présence plus longtemps. Les élus de tous bords comme la population. «Il était temps qu’il parte !», ont réagi des citoyens, écœurés par l’arrogance et le mépris de celui qui se croyait tout permis. C’est qu’il en aura fait des pieds et des mains pendant trois ans. La claque résonne pour le coup aussi fort que Big Ben.

Alexandra Parachini

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    L’intervention la plus drôle de cette journée vient peut-être du leader de l’opposition (K. Starmer): « voici le premier cas en date où le bâteau en déroute fuit le rat »!