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Terminus à la gare

La campagne électorale n’est pas encore officiellement lancée. Pourtant, on sent bien quel est le thème qui va se retrouver au centre des débats, des discussions et sûrement des polémiques : la sécurité. Les «dysfonctionnements» au commissariat de la gare ont jeté une lumière crue sur la situation dans le quartier. Et ils provoquent beaucoup d’interrogations.

Ce secteur de la capitale est connu depuis des décennies pour être la face sombre du Grand-Duché avec ses toxicomanes, ses dealers, sa prostitution, ses cafés et cabarets. Et au milieu de cet univers interlope, des habitants qui tentent de vivre normalement et d’y élever leurs enfants. Une mission difficile quand on se balade dans les rues du quartier Gare. L’image peut être saisissante en journée. On y croise des hommes en costume sortant de leur bureau, des employés se rendant sur leur lieu de travail, des mères accompagnant leurs enfants. Et au milieu, d’autres personnages moins avenants qui tentent de survivre à leur addiction ou qui attendent le client. Le quartier Gare de la capitale a toujours eu une image sulfureuse. Mais, la situation s’est considérablement dégradée au fil des ans. Pourtant, le combat des habitants du quartier, ou de ceux vivant juste à proximité, pour un cadre de vie plus sain n’est pas nouveau. Par exemple, il y a près de 20 ans maintenant, des habitants de Bonnevoie avaient formé un collectif pour ne pas voir s’installer, au Dernier Sol, la salle de shoot. Le quartier abrite déjà des lieux d’accueil pour personnes sans logis, une population parfois difficile à gérer. Le projet avait finalement capoté. Mais l’inquiétude et la colère face à la dégradation de la situation n’avaient pas cessé.

Quelle solution pour le quartier Gare de la capitale ? Mettre un policier devant chaque entrée d’immeuble ? Faire déguerpir ceux qui seront considérés comme indésirables (toxicomanes, prostitués, dealers…) ? Et où iront ces personnes ? Elles ne disparaîtront pas comme par enchantement. Les mesures mises en place par la commune, l’État, les associations sont toutes louables, mais elles n’ont pas permis d’enrayer cette triste spirale. Qui pourra proposer un chemin pour améliorer la situation qui dépasse la politique communale depuis bien longtemps ?