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Sur les pavés, le tapage

Le week-end arrive avec son nouveau cortège d’incertitudes. Les manifestations des antirestrictions sont prévues, tout comme une contre-manifestation. Ne vous trompez pas de date ou de lieu de rendez-vous, sinon vous allez vous trouver avec les mauvaises personnes autour de vous…

La pandémie continue d’avancer et continue de nous diviser. Elle nous divise autour du vaccin, autour des restrictions prises, autour du Covid Check en entreprise, et bientôt autour d’une possible vaccination obligatoire. Oui, nous connaissons des instants de défiance où tous les citoyens du pays ont un avis sur la question, parfois s’improvisent médecin ou expliquent ce qu’ils feraient s’ils étaient au gouvernement. Nous avons tous vécu des discussions interminables avec nos proches qui n’étaient pas forcément d’accord sur l’un ou l’autre point de la politique mise en place pour contrer la pandémie. Doit-on cesser de débattre ? Doit-on cesser de s’écouter ? Doit-on cesser de se parler ? Non, c’est cela la démocratie. Et elle doit coexister parfois avec les idées les plus farfelues et même les idées les plus dangereuses. La démocratie vit à travers ces échanges. Se renforce. Mais attention si la discussion tourne au pugilat, à la menace, au mépris de ceux qui n’ont pas le même avis que vous. Cela abîme cette démocratie que tout le monde dit vouloir protéger : la majorité de ceux qui manifesteront ce week-end et tous les autres.

Évidemment, des petits malins utilisent l’opportunité que constituent les manifestations pour s’infiltrer dans le débat public et propager leur vision de la société. Une vision qui relègue la personne qui n’est pas du même avis que vous au rang d’ennemi, de vendu, de mouton. Ceux-là vivent souvent à travers les réseaux sociaux qu’ils utilisent comme une caisse de résonance. Sans filtre, sans modération, comme un exécutoire à une haine trop longtemps enfouie et qui peut s’exprimer enfin sous pseudonyme. Bref, bien loin de notre démocratie qui est de se confronter aux autres à visage découvert, sans se cacher, et qui est d’accepter, aussi, que son avis est ultraminoritaire, même si on a plein de likes sur sa page Facebook.

Laurent Duraisin

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