Accueil | Editoriaux | Sur le front numérique

Sur le front numérique

Le Grand-Duché a goûté, jeudi, à la guerre hybride menée par le Kremlin et ses affidés contre tous ceux qui osent aider l’Ukraine dans son combat pour sa survie. Une attaque informatique a mis à mal des sites gouvernementaux qui n’ont plus été accessibles durant quelques heures. Même chanson pour des médias nationaux qui ont dû batailler pour revenir en ligne et faire simplement leur travail : informer.

La guerre sur le front ukrainien se mêle, nous le savons depuis bien avant le lancement de l’invasion russe en février 2022, à une guerre informationnelle sur les réseaux sociaux. Au-delà de cette armée de trolls qui dénigrent nos États européens et leurs dirigeants à longueur de journée, il y a aussi des unités de l’ombre qui, elles, doivent nuire presque physiquement aux pays qui ne sont pas sur la même longueur d’onde que le maître du Kremlin et ses sbires. Place alors à l’offensive numérique pour tenter de déstabiliser un pays en gênant sa bonne marche.

Jeudi, l’attaque revendiquée par des hackers prorusses n’aura pas stoppé des centrales électriques, déréglé les feux tricolores du pays ou mis à l’arrêt l’activité d’un hôpital, de l’aéroport, de nos gares. Tout est ou sera rentré dans l’ordre en quelques heures. Mais le message est clair. Le Kremlin nous dit à tous : «Luxembourg, nous t’avons à l’œil». L’aide confirmée mardi du Grand-Duché à l’achat d’obus pour les forces ukrainiennes ne sera donc pas passée inaperçue du côté de Moscou.

Que devons-nous faire maintenant après avoir vécu cette cyberattaque minime, mais qui en appellera sûrement d’autres ? Et des attaques peut-être beaucoup plus violentes ? Est-ce que nous allons nous comporter comme un État satellite piloté par Moscou ou, pire, faire tout ce qui est possible, de notre plein gré, pour combler les autorités russes de peur de nouvelles représailles ? Allons-nous abandonner l’Ukraine à son destin ? Le Kremlin se comporte comme une petite frappe qui menace et veut nous faire baisser les yeux. Une méthode utilisée en Russie, en Ukraine, chez nous ou ailleurs dans le monde… Elle ne fonctionnera jamais. Même dans les rues de Moscou, la contestation ne s’est jamais éteinte.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.