Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après les efforts portés dans l’équipement, dans les troupes et leur organisation, le Luxembourg continue sur sa lancée pour répondre aux demandes de ses alliés. Hier, des projets de recherche et développement concernant le monde de la Défense ont été dévoilés à l’issue d’un appel à projets. Ils seront subventionnés par l’État.
L’université de Luxembourg et le LIST figurent en très bonne place de ces lauréats qui devront, à travers leurs travaux, répondre à la complexité des conflits de demain et nous donner des outils pour nous protéger. Une situation inimaginable il y a de cela quelques années à peine.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, à la fin du mois de février 2022, le paradigme a changé dans l’ouest de l’Europe. La paix que nous croyions acquise sur le continent a volé en éclats et avec elle certains freins idéologiques, moraux. Les armées européennes, l’OTAN, doivent maintenant être capables d’affronter des conflits de grande intensité pouvant user les combattants, les populations, les économies, les villes, des régions entières, des pays. L’histoire se répète. La guerre menée par la Russie a réveillé d’anciennes peurs et réactivé une course aux armements, à la massification des armées européennes. Et le Luxembourg est prêt à faire sa part…
Il ne s’agit plus d’intervenir au bout du monde face à des groupes armés ou de mettre fin à une guerre civile déchirant un pays. Non, il faut désormais s’attendre à faire face à un adversaire plus redoutable, à un État puissant (la Russie ou un autre d’ailleurs), ayant des capacités militaires et technologiques très élevées. Le pacifisme qui a pu animer l’ouest de l’Europe durant la guerre froide et surtout après la chute du mur de Berlin semble avoir aujourd’hui totalement disparu.
L’heure est au réarmement et personne ne s’inquiète de ce changement d’ère qui risque de coller à nos sociétés pendant les prochaines années, les prochaines décennies. Une hypothétique fin de la guerre en Ukraine n’y changera rien. Nous revoilà happés par la méfiance et l’inquiétude. Et la locution «Si tu veux la paix, prépare la guerre» est redevenue audible pour beaucoup d’entre nous.