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Rétropédalage à la frontière

L’argument du «millefeuille» politique français est parfois évoqué de façon tactique par le Grand-Duché, pour justifier quelques lenteurs. Puisque l’on sait, vu l’ampleur de la main-d’œuvre française (deux frontaliers sur trois depuis 2016, dixit le Sillon Lorrain), qu’il faudra investir de l’autre côté. «Il faut arrêter de ressortir l’argument du millefeuille, s’agaçait un élu lorrain en off. L’adresse du gouvernement français, les Luxembourgeois l’ont, et on leur redonne s’ils l’ont perdue!»

Sauf que certaines décisions renvoient à une triste réalité. Mardi, on apprenait dans Le Républicain lorrain que le projet de pistes cyclables transfrontalières entre Audun-le-Tiche et Esch avait «convaincu les financeurs européens (fonds Interreg), mais pas les élus du Pays-Haut Val d’Alzette». Incroyable mais vrai. En l’occurrence les communes dans le giron de Micheville. Ces dernières n’auraient pas été impliquées dans le dossier, ou du moins pas suffisamment. Et au final, sur un territoire composé de huit communes dont la majorité sont en fait des villages, personne n’est d’accord sur le bon tracé.

Peu importent les vexations ou l’incapacité de l’échelon politique supérieur à communiquer, il est hallucinant de renvoyer un projet si important ! Que ce soit du point de vue local (mobilité douce vers le Grand-Duché) comme du point de vue planétaire (la COP21 trouvera son application dans ces réalisations concrètes aussi).

Il s’agissait là «d’une vingtaine de kilomètres de pistes cyclables sécurisées, permettant de relier le territoire français au réseau de voies vertes luxembourgeois», décrit l’article. À quand le prochain projet ? Quel gâchis…

On apprenait au passage que les 1,8 million d’euros demandés à l’intercommunalité auraient pesé trop lourd dans le budget. Pour le coup, le Luxembourg aurait pu être à l’écoute par la suite. Mais pas dans ces conditions, pas dans un climat si négatif qui consiste à freiner des quatre fers, alors que tous les indicateurs (démographiques, sociaux, économiques) nous commandent d’accélérer dans la Grande Région.

Hubert Gamelon

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