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Retour dans la douleur

Rien n’est encore scellé définitivement, mais la rapide nomination, hier, de Luc Frieden comme formateur du prochain gouvernement lui ouvre grand la porte du ministère d’État. Longtemps considéré comme le successeur de Jean-Claude Juncker, Luc Frieden a réussi un double pari : ramener son parti, longtemps moribond, au pouvoir et devenir le chef du gouvernement.

Le plus dur reste à venir, avec la négociation d’un accord de coalition avec le DP, mais sachant que le Premier ministre libéral sortant, Xavier Bettel, a d’ores et déjà renoncé à viser un troisième mandat, cela laisse présager que ce seront bien le CSV et le DP qui prendront les commandes du Luxembourg jusqu’en 2028.

En début d’année, la nomination de Luc Frieden comme tête de liste, après avoir décidé en 2014 de ne pas siéger dans l’opposition, a pu être perçue comme un constat d’échec d’un CSV qui n’était pas parvenu à se renouveler après être resté dix ans à l’écart du pouvoir. En fin de compte, le choix par défaut s’est avéré payant, même si cela s’est finalement joué à peu de choses.

Oui, le CSV a réussi à maintenir les 21 sièges acquis en 2018. Il reste le parti le plus fort du pays, mais sans améliorer son résultat. S’il revient au gouvernement, le camp chrétien-social le devra surtout à la dégringolade de déi gréng, tombés de 9 à 4 sièges. On comprend mieux la nervosité qui a régné dimanche soir à la soirée électorale du CSV. Car DP et LSAP sortent renforcés de ce scrutin. Même si, au vu du résultat désastreux des verts, une reconduction de la coalition tricolore était improbable, les trois partis atteignent toujours 29 sièges. Une majorité de 31 sièges n’était pas si loin que cela…

Si déi gréng repartent à la case départ, c’est aussi le cas pour un Luxembourg qui retrouvera une coalition bicéphale, de centre droit, et donc moins progressiste que le gouvernement de centre gauche sortant. Les promesses du CSV sont importantes et coûteuses. Même la Chambre de commerce doute des plans fiscaux de son ancien président. Est-ce que tout cela est de bon augure, d’autant plus que peu de nouveaux visages ont percé au CSV? Une chose est sûre : le pays ne peut pas se permettre de faire un pas en arrière, y compris dans la politique sociale et climatique.

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