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Question de priorités

Logement, fiscalité, santé ou temps de travail. Voici quatre thématiques qui ont rythmé la campagne électorale. Une question se pose : dans quelle mesure ces sujets correspondent aux attentes des citoyens?

Le besoin de renverser la vapeur sur un marché du logement dans le rouge est indéniable. Les recettes proposées par les partis doivent permettre de mener une «véritable offensive» pour construire «plus, et plus vite». Les promesses se multiplient, avec une fourchette située entre 800 et 50 000 nouveaux logements abordables qui doivent être créés à l’horizon 2030.

La simplification administrative ainsi qu’une révision de la taxation (à la baisse ou à la hausse) figurent parmi les principaux leviers pour atteindre ces ambitieux objectifs. Est-ce que tout cela est réaliste, voire crédible, sachant que les gouvernements successifs, peu importe leur composition, se cassent les dents sur le logement depuis des décennies?

Dans le même temps, il n’est pas anodin de rappeler que 70 % des ménages sont propriétaires de leur logement. Parmi les 30 % de locataires, une large majorité n’a pas la nationalité luxembourgeoise et ne dispose donc pas du droit de vote. La volonté d’agir sera-t-elle vraiment présente?

Passons à la fiscalité. Une réforme visant à davantage d’équité est incontournable. Mais sera-t-elle suffisante pour enfin réduire les inégalités sociales? Encore une fois, ce sont surtout des non-Luxembourgeois qui se retrouvent en bas de l’échelle sociale. Il est grand temps de mettre en œuvre des adaptations profitant en priorité aux bas et moyens salaires, et ce, quelle que soit la nationalité.

La décentralisation et la libéralisation des services de santé intéressent davantage les patients que les futurs médecins, comme l’a expliqué sur la radio 100,7 la présidente de l’association estudiantine ALEM. Une réduction du temps de travail est une autre belle promesse, mais en y regardant de plus près, ce seront au mieux des projets pilotes qui pourront être initiés d’ici 2028.

Dans bon nombre de domaines, le retard à rattraper demeure important. Il sera primordial que la prochaine majorité se fixe les bonnes priorités, d’autant plus que la marge financière de l’État est limitée à la sortie d’une législature marquée par le covid et la guerre en Ukraine.

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