Nous allons très vite être fixés sur la volonté du gouvernement tricolore de mener encore des réformes à bien. La semaine prochaine auront lieu à la fois la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre et le dépôt, par la ministre des Finances, du budget de l’État 2023. Quelle est encore la marge de manœuvre, surtout financière, pour aborder des chantiers d’envergure tels que la lutte contre les inégalités sociales ?
Ces derniers mois, le LSAP et déi gréng se sont clairement positionnés sur des dossiers qui ne sont pas vraiment au goût du DP. L’adaptation du barème d’imposition à l’inflation fait partie des principaux points de discorde. Selon l’ex-vice-Premier ministre socialiste Dan Kersch, c’est surtout le camp libéral qui freine des quatre fers pour ne pas procéder à cet ajustement fiscal. Dans ce contexte, il est intéressant de noter que le principal parti de l’opposition, le CSV, est sur la même longueur d’onde que les deux partenaires de coalition du DP, très isolé sur cette question. Des majorités alternatives se profilent donc à l’horizon.
La composition de l’équipe gouvernementale veut que le Premier ministre et la ministre des Finances soient tous les deux issus des rangs du parti libéral. Même si les annonces qui seront faites la semaine prochaine seront le résultat d’un compromis partagé par les trois partis formant la majorité, Xavier Bettel et Yuriko Backes vont marcher sur des œufs. En dépit du lourd impact financier de la crise énergétique, il serait incompréhensible qu’aucune annonce concrète, notamment dans le domaine de la politique sociale, ne soit faite.
Selon la vice-Première ministre Paulette Lenert (LSAP), les travaux de préparation d’une réforme fiscale, au moins ponctuelle, se poursuivent en coulisses. Un soulagement financier des monoparentaux semble acquis. Ce vendredi seront dévoilées la réforme de l’impôt foncier et la nouvelle taxe visant à contrer la spéculation foncière. Il est cependant peu probable que ces deux avancées suffisent à calmer la querelle fiscale qui bat son plein, à l’intérieur et à l’extérieur de la coalition.
Le scrutin d’octobre 2023 est encore loin. Les douze mois restants doivent être mis à profit pour renforcer l’équité sociale.