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Trois jeunes entrent dans une maison inhabitée «pour dormir»


Trois jeunes hommes sont suspectés d’être rentrés dans une maison en l’absence de sa propriétaire pour commettre un cambriolage. Ils affirment avoir seulement voulu y dormir. (photo archives LQ/Julien Garroy)

Barri reconnaît avoir volé et fait amende honorable. Un trio de jeunes soutient être entré dans une maison pour y dormir. Le doute subsiste entre leur version et celle de la police.

Trois jeunes hommes se sont introduits dans une maison inhabitée à Bereldange. Pour dormir, disent Anouar, Mohamed et Halid. Pour commettre un cambriolage, selon la police. Le 26 juin 2021, une voisine donne l’alerte. Elle a repéré un jeune homme faisant le guet devant la maison. La police arrive sur les lieux et trouve Mohamed et Halid à l’intérieur du bâtiment. À la vue des agents, ils tentent de s’enfuir par une lucarne du grenier pour atteindre leur voiture stationnée à proximité.

Au juge d’instruction, comme à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg lundi, les trois jeunes hommes expliquent qu’ils avaient appris que la maison était inoccupée et qu’ils voulaient s’y installer pour la nuit. «Il faisait froid, chef !» En espagnol, les trois jeunes hommes affirment ne pas avoir eu l’intention de voler quoi que ce soit.

«Pourquoi faire le guet s’ils voulaient juste un endroit pour dormir ?», interroge l’enquêteur de la police. Mohamed et Halid ont brisé la fenêtre de la terrasse pour entrer dans la maison en grimpant sur une poubelle. La police a trouvé des traces d’effraction, explique un enquêteur. «Ils avaient fouillé la maison. Des tiroirs étaient retournés et la maison était en désordre. Les agents arrivés les premiers sur les lieux rapportent avoir entendu des bruits avant d’entrer.» De plus, la fille de la propriétaire a indiqué aux policiers que la maison était en ordre quelques semaines auparavant.

Le policier doute de la version des trois prévenus. «Quand nous l’avons arrêté, Anouar a dit ne pas connaître les deux autres, alors que Mohamed est son frère», précise-t-il. Et d’ajouter : «Ils n’avaient pas d’affaires qui laissaient penser qu’ils avaient l’intention de s’établir là pour squatter la maison.»

Me Luci, l’avocat de Mohamed, a précisé ne pas avoir vu de désordre sur les photographies prises par la police technique jointes au dossier, alors que le rapport en fait pourtant état. Il a demandé au tribunal de pouvoir entendre l’agent de la police technique qui a rédigé le rapport ainsi que les agents de police qui sont entrés dans la maison et ont arrêté le trio, pour clarifier ce point.

La chambre correctionnelle a donné voix à sa demande «pour dissiper tout doute sur cette contradiction» et ne pas contrevenir aux droits de la défense. Le procès est remis au 23 janvier 2023.

«Je vivais dans ma voiture»

«J’ai pris la sacoche parce qu’il n’y avait personne à la ronde», reconnaît Barri, accusé de vol, à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, lundi après-midi. Dans la sacoche, il y avait 222 euros. 120, selon le prévenu.

Le 23 septembre 2021, vers 18 h 15, le jeune homme de 37 ans s’est arrêté à une station-service d’Esch-sur-Alzette pour aller aux toilettes. Il repère la sacoche laissée sans surveillance à la porte du carwash et s’en empare. «Je venais de me séparer de ma femme. J’étais sans domicile et je vivais dans ma voiture. J’étais tombé dans la drogue», se justifie-t-il. «Ce n’était pas une bonne idée», rétorque le président de la 7e chambre correctionnelle. «Surtout avec un casier judiciaire comme le vôtre.» Et le juge d’énumérer les condamnations pour vols datant de 2005 et 2008. «Et à l’époque, vous circuliez également avec plein de substances illicites apparemment…», constate-t-il.

Aujourd’hui, le prévenu aurait tourné la page de cette ancienne vie. Il veut devenir caissier pour des raisons médicales. «Je ne sais pas si ce sera possible avec vos antécédents judiciaires», le prévient froidement le président. Pour l’encourager à retrouver le droit chemin, la substitut du procureur a requis une peine de travail d’intérêt général à son encontre.

Les prononcés sont fixés au 27 octobre prochain.

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