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Pollueur ? Payeur !

Les conclusions de la simulation du Statec portant sur la transition énergétique vont certainement faire bondir les opposants à tout virage écologique. La taxe carbone, qui s’applique notamment sur les carburants, est jugée «particulièrement efficace».

La hausse annuelle de quelques centimes d’euro du litre d’essence et de diesel contribuerait bien au changement d’habitudes des gens, choisissant de rouler moins de kilomètres ou de passer à l’électromobilité. Le tourisme à la pompe pourrait être réduit de 60 %, avec à la clé une réduction de moitié du CO2 émis au Luxembourg.

Un parti comme l’ADR, farouchement opposé à la taxe CO2, veut à tout prix maintenir cette forme de tourisme atypique, en soulignant qu’il importe finalement peu si le carburant est vendu au Luxembourg ou dans un des pays voisins. La réduction des émissions de gaz à effet de serre serait nulle, alors que l’État se verrait privé d’importantes recettes fiscales.

L’argumentation ne tient cependant pas… la route, d’autant plus que ceux qui adhèrent à ce raisonnement sont d’avis que de toute façon le petit Grand-Duché ne peut en rien peser pour freiner le changement climatique. Au vu de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, l’attitude du «Après moi le déluge» n’est néanmoins plus tenable.

Elle est même contraire aux engagements internationaux pris par le Luxembourg à l’échelle internationale, notamment dans le cadre de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le cap de la neutralité carbone à l’horizon 2050 résulte d’une contrainte que se sont fixée les 27 pays de l’Union européenne.

Selon le Statec, les mesures climatiques prises ces dix dernières années permettraient au pays de se rapprocher progressivement de cet ambitieux objectif. La taxe carbone demeure un instrument clé pour y parvenir. En parallèle, il faudra continuer à investir massivement dans la décarbonation, y compris dans de nouvelles technologies comme l’hydrogène vert. Le prochain gouvernement n’a pas d’autre choix que de poursuivre sur cette lancée, en dépit de finances publiques qui se tendent. En attendant de réduire son empreinte carbone, celui qui pollue doit continuer à payer.

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