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Papiers, s’il vous plaît

De longues files d’attente, des habitants qui se demandent s’ils pourront bien aller travailler le lendemain matin et une opération fatigante à renouveler presque tous les jours. La décision de l’Allemagne de fermer sa frontière aux frontaliers qui n’ont pas un test négatif au Covid datant de moins de 48 heures a provoqué un embouteillage dans les centres de tests de l’est de la Lorraine. Et il n’y avait pas que les Français qui étaient concernés. En effet, beaucoup d’Allemands vivent de l’autre côté de la frontière et devaient aussi montrer patte blanche avant de pouvoir pénétrer dans «leur» pays pour y prendre leur poste.

La décision prise par les autorités allemandes peut être compréhensible, quand on voit l’avancée des contaminations chez nos voisins lorrains. Mais elle a fait fi de l’histoire de cette région et de ses habitants qui vivent depuis des décennies sur cette frontière dans un environnement enfin apaisé et sans y faire vraiment attention. Beaucoup de communes sont imbriquées les unes dans les autres et, dans cette région, on passe aisément du français à l’allemand pour se faire comprendre. La ligne sur les cartes que tout le monde avait presque oubliée a désormais fait son retour dans les têtes. Un grand bond en arrière grâce au coronavirus et au principe de précaution allemand qui fait tant de mal à la Grande Région.

Concernant l’épidémie, la situation reste complexe en Allemagne, même si les restrictions, plus fortes qu’au Grand-Duché,  commencent à être levées. Mais le variant britannique du virus est déjà bien présent outre-Moselle et inquiète. La décision allemande, effective depuis cette semaine, a mis en colère une partie de la population souvent livrée à elle-même et devant se débrouiller pour les tests. Dire que Berlin a précisé qu’il faisait une fleur aux frontaliers français en leur demandant seulement des tests datant de moins de 48 heures et pas de moins de 24 heures… Pour les remerciements, Berlin attendra…

Le Grand-Duché a pris un autre chemin concernant les frontaliers et c’est heureux. Ce n’est pas en mettant des barrières entre des populations que l’on peut vaincre une menace globale et maintenir une économie à flot. Après la crise, les positions de l’Allemagne risquent d’être encore longuement commentées.

Laurent Duraisin

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