Accueil | Editoriaux | Panique contagieuse

Panique contagieuse

Tout est en place. Les autorités sanitaires du Luxembourg ne cessent de communiquer ce message. Mais la forte multiplication en fin de semaine dernière des cas de coronavirus dans le nord de l’Italie a déclenché un vent de panique au Luxembourg.

Des centaines de citoyens atteints d’une simple toux ou constatant une température légèrement élevée contactent l’Inspection sanitaire, le 112 ou même le Centre hospitalier de Luxembourg (CHL). En parallèle, des écoles privées et des patrons demandent à leurs élèves et à leurs employés de rester à la maison s’ils ont fréquenté ces dernières semaines une zone à risque. Les pharmacies sont en rupture de stock en matière de masques de protection. Et d’aucuns se mettent à éviter les restaurants chinois (et italiens ?) par peur d’être contaminés.

Mercredi, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a dit comprendre ces inquiétudes. Le besoin de rester vigilant n’est pas remis en question. Mais en même temps, il ne sert à rien de s’affoler en cas de symptômes classiques pour une simple grippe ou un refroidissement. Le problème actuel est que la panique est plus contagieuse que le coronavirus en lui-même. Qu’adviendra-t-il si demain le premier cas est détecté au Luxembourg ? Nous allons tous nous confiner à la maison? Les magasins seront-ils pris d’assaut ?

Il est temps de faire la part des choses ou, comme le dit la ministre de la Santé, de «garder la tête froide». Jusqu’à preuve du contraire, le pays est préparé à la prise en charge de patients infectés. Une cellule de crise s’est penchée hier sur des scénarios concrets. Un «plan pandémie» est même prêt à être déclenché dans un scénario extrême. Pour les plus inquiets, il est à consulter sur le site infocrise.lu.

Comme souvent, c’est le saut dans l’inconnu qui inquiète l’humain. Bien s’informer ou respecter des règles d’hygiène de base (se laver les mains, tousser dans le pli de son coude) sont de bons remèdes pour éviter de céder à la panique.

David Marques