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On tape, on applaudit

Présent jeudi soir à Niederanven pour le pot du nouvel an offert par le CSV, l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker a enregistré avec satisfaction que son parti compte à nouveau s’occuper avec plus d’entrain des membres les plus faibles de la société luxembourgeoise. Jusqu’à présent, le Parti chrétien-social ne s’est pas trop aventuré sur les platebandes du Parti socialiste. Mais désormais, le CSV veut se profiler comme le seul parti qui se préoccupe des problèmes des gens modestes. DP, LSAP mais aussi déi gréng, qui forment le gouvernement depuis fin 2013, ne travailleraient que pour leur propre compte, tout en arrosant «les copains». L’arrogance du pouvoir aurait pris le dessus, un fait qui n’est pas à nier.

En lisant ce matin les articles sur les pots des libéraux et des verts, organisés à la même heure que celui du CSV, les ténors du camp chrétien-social se sentiront confirmés. Tandis que le CSV a fortement tapé sur le gouvernement, les deux partis de la majorité ayant trinqué hier soir à la nouvelle année ont eux surtout applaudi leurs propres mérites. Somme toute, il ne s’agit de rien d’exceptionnel. On se retrouve dans le schéma classique du jeu politique. Il faut cependant pousser l’analyse plus loin. Le CSV a lancé un nouvel appel à la coalition tricolore pour lancer une collaboration plus constructive avec la majorité. Le parti vante cependant ses idées comme les seules valables. Existe-t-il donc une véritable volonté de compromis ?

Avec un mélange entre idées conservatrices et un discours qui continue de frôler le populisme, le CSV ne va également pas se faire des amis. Récupérer les plus faibles est une chose. Convaincre les jeunes électeurs qui ont fortement voté déi gréng en 2018 en est une autre. Entendre Frank Engel faire un amalgame entre la récente hausse des prix du carburant et celle prévue des accises est douteux. Le voir plaider pour le retour à une école publique unique n’est pas très progressiste non plus. De plus, la presse ne véhiculerait pas assez les idées du parti. Sera-ce suffisant pour revenir au pouvoir ? Le CSV en est convaincu. Les électeurs aussi ?

David Marques

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