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Ne pas faire du Ban un plateau

Une ville est un être vivant complexe qui évolue au rythme de ses habitants mais aussi de ses visiteurs journaliers. Tant les résidents que les personnes en transit, les rues et les quartiers d’une ville en disent long sur son histoire. Luxembourg ne déroge pas à la règle.

Prenons le quartier du Pfaffenthal, longtemps considéré comme les bas-fonds de la capitale abritant des individus peu fréquentables. Pourtant, aujourd’hui, un appartement ou une maison dans ce quartier pittoresque vaut une fortune. Idem pour le Limpertsberg, longtemps lieu de la culture des roses et terrain de jeu des pépiniéristes du pays. Aujourd’hui, le quartier, devenu résidentiel, présente un certain charme et dispose d’une cote très élevée dans les agences immobilières. Pour les deux quartiers, de l’eau a coulé sous les ponts, on parle quand même des XVIIe et XVIIIe siècles.

Prenons des quartiers plus récents comme le Kirchberg et le Ban de Gasperich. Au début des années 1960, le plateau du Kirchberg n’est qu’une vaste étendue de champs, loin de son visage européen et institutionnel. Véritable porte d’entrée de la capitale et symbole de l’ancrage européen du pays, le Kirchberg est devenu un quartier d’affaires avec un soupçon de vie résidentielle. Malgré les études urbanistiques et ses infrastructures, le plateau a toujours du mal à s’épanouir dans son nouveau costume après un peu moins de 80 ans de travaux. Les rues sont froides et les bâtiments ne dégagent pas la même atmosphère qu’un quartier plus vivant comme le Pfaffenthal ou encore le Limpertsberg, qui ont connu également des changements. Comment pourrait-il en être autrement tant l’histoire de ce quartier quasiment sans âme et coupé en deux par une autoroute urbaine est récente. Le temps et les résidents moduleront ce quartier et lui donneront au fil des années une âme et du charisme, enfin espérons-le.

Mais n’occultons pas les erreurs urbanistiques du Kirchberg afin d’apprendre et ne pas les reproduire au Ban de Gasperich, qui est en train de connaître la même trajectoire que le plateau du Kirchberg. Ou bien est-ce déjà trop tard ?

Jeremy Zabatta

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