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Ministre recherche terrain

Il y a une semaine, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a lâché une petite bombe en laissant présager que Google avait coché le Luxembourg pour y implanter un data center gigantesque. Montant de l’investissement : un milliard d’euros ! Seul bémol, Google n’est pas très patient et souhaite que le gouvernement trouve très rapidement un terrain de 25 hectares, l’équivalent de 35 terrains de football.

Selon les quelques informations qui ont fuité, Google attend une réponse pour ce vendredi. Un véritable casse-tête pour Étienne Schneider, qui doit sortir de son chapeau 25 hectares alors que le pays cherche désespérément des terrains pour faire face au boom démographique. Oui mais voilà, les (futurs) citoyens cherchant à se loger au Grand-Duché n’ont pas un milliard d’euros dans leurs valises.

La question se pose donc légitimement de savoir si le gouvernement a raison de se plier en quatre pour Google alors que le pays est confronté à un problème de terrains. Étienne Schneider, à force de faire le tour du monde pour attirer des entreprises pouvant investir massivement dans l’économie, se retrouve piégé à son propre jeu avec Google, qui arrive avec une proposition qu’aucun pays ne peut refuser financièrement, tout en mettant le doigt sur un point faible pour faire pression.

Justement, parlons-en de ce point faible. La propriété privée étant sacrée au Luxembourg, le pays ne pratique pas l’expropriation. C’est-à-dire que si une personne détient un terrain se trouvant au cœur d’un projet comme la construction d’un stade ou d’une autoroute, les autorités doivent entrer en négociation avec le propriétaire afin d’acheter le terrain en question. Ce qui donne souvent lieu à une longue passe d’armes faisant monter la valeur du terrain et bloquant au passage le projet en question. Pourtant, le Luxembourg a des outils législatifs pour ce genre de cas. Mais de l’aveu même de Dan Kersch, le ministre de l’Intérieur, en mars dernier, la procédure est tellement compliquée qu’il n’y a pas eu un seul cas d’expropriation forcée depuis 2004. Il serait peut-être temps de simplifier cette procédure.

Jeremy Zabatta

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