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L’Ukraine, bientôt oubliée ?

C’est la dure loi de l’actualité. Depuis l’attaque, le 7 octobre dernier, du Hamas contre Israël et la contre-offensive militaire lancée par Tel-Aviv, on retrouve très peu de nouvelles de la guerre russe contre l’Ukraine dans les médias européens, y compris dans nos colonnes. Les agences de presse internationales se concentrent plus largement sur le sanglant conflit au Proche-Orient. En Allemagne, le sort de la population ukrainienne a quasiment disparu de l’actualité, notamment au vu de la responsabilité historique du régime nazi dans la Shoah. Hier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a pourtant souligné, en marge d’une réunion avec ses homologues européens, l’importance de ne pas lâcher l’Ukraine et de tout mettre en œuvre pour protéger au mieux le pays contre l’offensive hivernale de l’armée russe. Son appel sonne néanmoins un peu creux. Les regards sont clairement tournés vers Israël et la bande de Gaza.

La situation explosive au Proche-Orient doit bien entendu nous préoccuper. Il ne s’agit pas non plus de mettre en balance les victimes qui périssent quotidiennement. Le même constat vaut pour la souffrance des civils, peu importe s’ils habitent Israël, Gaza ou l’Ukraine. Mais il ne faut pas oublier qu’il y en a surtout un qui se frotte les mains : le président russe, Vladimir Poutine. Il attendait de pied ferme que les pays de l’Occident se détournent de la guerre d’agression contre l’Ukraine. Ou, du moins, que les États soutenant Kiev depuis plus de 600 jours se laissent diviser. Dans ce contexte, n’oublions pas de renvoyer vers le bras de fer entre les élus républicains, qui paralyse depuis plusieurs semaines le Congrès américain. Sans feu vert parlementaire, les États-Unis du président Joe Biden ne seront plus en mesure de fournir un soutien militaire et financier à l’Ukraine. Sans oublier qu’une partie de la machinerie américaine est désormais concentrée sur Israël, notamment pour dissuader l’Iran de s’immiscer dans le conflit.

Ce serait cependant une grave erreur d’oublier l’Ukraine, en première ligne pour défendre l’Europe contre l’impérialisme de Poutine. La solidarité doit prévaloir aussi bien pour Kiev et Tel-Aviv que pour la population de Gaza, également victime collatérale du Hamas.

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