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L’homme de confiance

Le calme après la tempête. Depuis lundi, les députés de l’opposition et de la majorité semblent avoir retrouvé un certain degré de sérénité pour faire la lumière sur la multiplication des décès liés au Covid-19 dans les structures pour personnes âgées. Cela est d’autant plus important si l’on se remémore la foire d’empoigne survenue le 1er avril à la Chambre des députés. Au bout d’un débat indigne, lancé par le CSV de Michel Wolter, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a sauvé sa peau de justesse. L’opposition avait demandé en bloc la démission de la ministre de tutelle pour les maisons de soins et de retraite.

Près de trois semaines plus tard, l’étude neutre qui doit permettre d’analyser de plus près la gestion de la crise sanitaire dans les structures est sur les rails. Même si un certain scepticisme demeure, le chemin qui est désormais emprunté est largement partagé. Le choix de Jeannot Waringo comme coordinateur de l’étude neutre a certainement permis de calmer les ardeurs. L’ancien haut fonctionnaire avait obtenu début 2020 les félicitations de toute part pour son audit réalisé sur les dysfonctionnements à la Cour grand-ducale. Aujourd’hui, il accepte une nouvelle mission périlleuse.

Absente lors du règlement de comptes à la Chambre, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, victime d’un malaise le 23 mars, est remontée au front, lundi, en ayant bien préparé le terrain. Contrairement à sa collègue libérale Corinne Cahen, la ministre socialiste est passée à l’offensive en sollicitant les services de Jeannot Waringo. L’initiative est certainement partagée par le gouvernement dans son ensemble. Le mérite de Paulette Lenert d’avoir songé à ce médiateur discret n’est cependant pas à nier (*).

Même si Jeannot Waringo est devenu l’homme de confiance du gouvernement pour résoudre des dossiers périlleux, son impartialité n’est pas à remettre en question. Une raison de plus pour mettre de côté la politique politicienne. Dans les semaines à venir, seul le travail des experts nationaux et internationaux doit compter. Le débat sur la responsabilité politique – sans tabou et en toute sérénité – pourra être mené une fois les conclusions mises sur la table.

David Marques

(*) Précision : La proposition de confier la mission de coordinateur de l’étude à Jeannot Waringo émane de la Chambre des députés et non pas de Paulette Lenert. La ministre de la Santé a uniquement joué le rôle d’intermédiaire.

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