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L’été en sourdine

Vous vous souvenez? Il n’y a pas si longtemps, la saison estivale au Luxembourg foisonnait d’événements publics où des dizaines de milliers de personnes vibraient dans les rues de la capitale ou se donnaient rendez-vous dans des lieux historiques aux quatre coins du pays pour partager des nuits faites de rencontres, de musique, d’amusement. Cette période semble désormais bien lointaine, c’est comme si elle était devenue un vague souvenir. Cette année encore, les lumières de la Schueberfouer n’auront pas le droit de briller sur le Glacis. Il faudra aussi se contenter de concerts placés sous étroite surveillance avec des contrôles sanitaires à l’entrée ou encore d’événements presque à huis clos où il est vivement conseillé de ne pas trop se coller les uns aux autres.

En 2021 encore, les animations estivales dans le pays vont être bien fades. Ce n’est pas la faute des organisateurs de ces événements culturels bien entendu. Ils font preuve d’ingéniosité et de pugnacité pour retisser un lien social qui s’est effiloché ces derniers mois au gré des confinements et des fermetures de lieux de convivialité. Ils travaillent avec le même enthousiasme qu’avant pour nous sortir de notre morosité après un an et demi de vie parfois monacale. Mais, pour eux, le défi s’annonce compliqué à relever entre les normes sanitaires à appliquer et un public parfois frileux qui a peine à reprendre ses vieux réflexes.

Oui, cette année encore, l’été se résumera à des rencontres en petit comité, en famille ou entre amis, à des petites fêtes près de chez soi ou à des soirées passées dans son bar préféré (attention au nombre de personnes par table!). On privilégiera aussi les balades en forêt ou la détente près des nombreux points d’eau du pays afin de profiter du soleil seul ou avec ses proches en toute quiétude. Oui, c’est dur à avaler. L’été 2021 sera assurément peu bruyant, comme en 2020. Mais patience, nous aurons peut-être la possibilité de nous retrouver dans quelques mois… à moins que le coronavirus ne nous ponde un autre variant dont il a le secret. Nous voilà contraints d’être sages cet été au Luxembourg. Encore. Espérons que le covid, en plus, ne nous fera pas perdre le goût… de la fête.

Laurent Duraisin