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Les pupitres vides

La mise en scène est poignante. Devant le siège des Nations unies à New York, l’Unicef a décidé d’installer 168 pupitres vides. Sur les chaises se trouvent 168 sacs à dos bleu ciel, également vides. Chaque pupitre représente un million d’enfants vivant dans les pays dont les écoles sont fermées depuis près d’un an. Ils sont donc 168 millions d’élèves à être privés de cours en présentiel. Si la crise sanitaire peut expliquer cet état de fait, l’absence prolongée d’éducation est tout simplement injustifiable.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance indique que 14 pays ont gardé leurs écoles en grande partie fermées entre mars 2020 et février 2021. Deux tiers de ces pays sont situés en Amérique latine et dans les Caraïbes, où près de 98 millions d’élèves sont concernés. De plus, environ 214 millions d’enfants de par le monde – soit 1 enfant sur 7 – ont manqué plus des trois quarts de leur scolarité en présentiel. Plus de 888 millions d’enfants dans le monde continuent de voir leur scolarité perturbée à cause de la fermeture intégrale ou partielle de leur école.

«Les fermetures d’écoles ont des effets dévastateurs sur l’apprentissage et le bien-être des enfants», souligne l’Unicef. Le Luxembourg n’est pas épargné par ce phénomène. Une étude menée par l’Unicef et l’université du Luxembourg (lire en page 2) en vient à la conclusion que le bien-être des enfants a chuté de 96 à 67 % pendant le premier confinement, entre mars et juillet et 2020. Sans surprise, les jeunes issus des milieux socio-économiques défavorisés sont les plus touchés.

Même si cette étude, baptisée «Covid-Kids», n’est pas représentative, elle doit rappeler à tous les adultes l’importance de garder les écoles ouvertes. Contrairement à d’autres, le Luxembourg assure depuis septembre une très grande majorité des cours en présentiel. Sachant que les infections parmi les enfants sont à la hausse, il est urgent de lancer la distribution d’autotests pour réussir à poursuivre dans cette voie. Car en dépit des risques sanitaires qui existent, seuls des pupitres occupés par des élèves permettront de ne pas hypothéquer encore davantage l’avenir de la jeune génération.

David Marques

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