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Les lignes bougent

Le gouvernement semble avoir retenu la leçon. Malgré la gravité de la situation, plus question de forcer un accord. Cette erreur, le Premier ministre libéral, Xavier Bettel, l’a commise lors de la tripartite de mars. Il était bien entendu soutenu par ses partenaires de coalition, le LSAP et déi gréng. L’intention était clairement de boucler rapidement les négociations, afin d’éviter tout conflit social pendant l’année électorale 2023. Raté!

À peine cinq mois plus tard, le gouvernement voit s’effondrer l’accord conclu, en priorité le volet concernant l’index. On s’est fié aveuglément aux prévisions du Statec, qui, à l’époque, ne voyait aucune tranche indiciaire tomber en 2023. Reporter en avril 2023 l’index de juin 2022, semblait acceptable. Personne n’a cependant dit haut et fort que les prévisions reposaient sur une durée de la guerre en Ukraine de trois mois au maximum. Encore raté!

Le mérite revient à la Chambre – opposition et majorité confondues – de ne pas avoir validé la clause qui prévoyait le report à avril 2024 de toute tranche indiciaire supplémentaire. En l’état actuel des choses, le patronat se serait retrouvé avec au moins trois tranches à verser d’un seul coup (+7,5 % en masse salariale), tandis que l’État aurait été obligé de débourser des centaines de millions d’euros pour compenser le report des index successifs. Et le patronat n’aurait aucunement bénéficié de la marge de manœuvre, au vu de son incapacité financière à verser plus d’une tranche par an.

Même si l’enjeu est bien plus vaste, l’index va encore une fois dominer les discussions de la nouvelle tripartite. On peut constater que les lignes se mettent à bouger. L’OGBL, désormais rejoint par la CGFP, plaide pour mettre fin à la manipulation de l’index. Le vice-Premier ministre François Bausch propose d’au moins réduire les délais entre le versement de deux index. Le patronat par contre se montre inflexible, même s’il ne se referme pas à l’idée de rendre plus ciblées les aides étatiques pour les entreprises.

On est encore très loin du dénominateur commun qui sera à trouver. Au moins, les trois parties se sont accordées pour se donner le temps nécessaire afin de trouver un accord dans lequel chaque camp pourra se retrouver. C’est un début.

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