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Le temps de se reprendre

Poutine a déjà annoncé avec un sourire qu’il avait le temps pour lui. Le temps de reconstituer ses forces et d’envoyer ses concitoyens mourir par dizaines de milliers pour lui et son régime.

Le temps de s’organiser pour transformer son économie sous le coup des sanctions en économie de guerre toute tournée vers la destruction de son voisin, qui a osé ne pas jeter ses armes aux premières heures du conflit. Le temps de voir les alliés de Kiev se diviser et hésiter.

Le temps de voir des partis populistes expliquer que l’Ukraine n’est pas notre problème et qu’il faut vite lever les sanctions, pour s’abreuver à nouveau du gaz et du pétrole russes. Pour renouer des alliances fructueuses et souvent occultes afin de gagner des voix. Oui, Vladimir Poutine a le temps. Pas nous. Pas les Ukrainiens.

Imaginons que la digue ukrainienne cède. Quel pays sera la prochaine cible de l’appétit du maître du Kremlin, qui rêve de reconstituer l’empire soviétique? La Moldavie tremble déjà. Les pays baltes s’inquiètent.

Le président tchèque en visite au Grand-Duché est lucide et n’a pas peur. Il fait face. Il est curieux de voir comment les pays les plus proches de la ligne de front ne tremblent pas devant les gesticulations de Poutine. Chez nos voisins, des commentateurs espèrent trouver un arrangement, laissent imaginer qu’on peut discuter avec Poutine… Ils permettent aussi au Kremlin de gagner du temps.

Aux États-Unis, la guerre ukrainienne, encore plus lointaine, n’est qu’un mirage pour les partisans de Trump, très bien placé pour revenir à la Maison-Blanche. Le milliardaire joue toujours sur les mots pour ajouter du chaos au chaos. Du temps au temps. Ça doit bien ricaner dans les couloirs du Kremlin.

Une union inébranlable, un discours clair et invariable chez tous les chefs d’État et même parmi les membres de l’opposition des pays menacés par le vampirisme du régime de Moscou. Voilà ce qu’il faut face aux ambitions destructrices d’un homme comme Poutine.

Ne pas avoir peur et faire bloc comme au début de la guerre. Transiger avec la liberté d’un peuple attaqué et martyrisé, c’est transiger avec la liberté de tous les autres, de nous tous.

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