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Le renouveau coince

Un vent de fraîcheur. C’est ce que promettent tous les partis en lice pour les élections communales, plus particulièrement encore ceux qui cherchent à sortir de l’opposition. Or le vent de fraîcheur mis en perspective ne sera pas accompagné d’un véritable renouveau. La jeune génération est, en effet, le grand absent du scrutin à venir. «La politique paraît lointaine et complexe», a déclaré dans nos colonnes une lycéenne eschoise à peine majeure.

Pourtant, l’intérêt des jeunes pour des thèmes spécifiques, tous avec un lien politique, reste présent. Les partis ne semblent toutefois pas encore avoir compris le message, voire trouvé les solutions pour tenir compte de cette évolution. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, seulement 4,3 % des 3 847 candidats en lice pour les communales ont entre 18 et 24 ans. Heureusement, les 25-39 ans dépassent, avec 25,3 %, la part des 60 ans ou plus (21,5 %). Mais ce sont toujours les 40 à 59 ans qui arrivent en tête de la pyramide des âges (48,8 %). L’âge moyen sur les listes des partis varie entre 45 et 53 ans. Les plus jeunes candidats auront à peine 18 ans dimanche, le plus ancien, plus de 85 ans.

L’intention n’est certainement pas de dénigrer la génération plus âgée, riche en expérience de vie et, très souvent, chevronnée en politique. Le fait que certains élus collent pendant plus de 30 ans à leurs sièges ne sert toutefois pas le renouvellement prisé par les différentes formations politiques. L’arrogance du pouvoir, une attitude hautaine et un manque de proximité, à l’égard aussi des jeunes électeurs, en sont des conséquences néfastes pour la démocratie.

Encore une fois, le fait qu’au Luxembourg la popularité prenne le dessus sur le contenu politique explique les difficultés à renouveler les rangs à l’occasion des élections. Une autre cause est le refus d’impliquer davantage les jeunes. «L’avis a très longtemps prévalu que les mineurs, privés du droit de vote, n’ont aucun besoin de se familiariser avec le monde politique ou aucun intérêt à cela», relate Marc Schoentgen. Le constat dressé par le directeur du Zentrum fir politesch Bildung doit tous nous interpeller. Sans quoi le déficit démocratique qui menace le pays ne va que s’accentuer.

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