Accueil | Editoriaux | Le prix de la sécurité

Le prix de la sécurité

Les tensions qui existent actuellement au sein de la population reposent, en partie du moins, sur une mauvaise interprétation des principes démocratiques. Sans mentionner explicitement ce clivage, Dan Biancalana l’a évoqué, mardi, lors de la présentation de son rapport sur le budget de l’État 2022. Le député socialiste a ainsi tenu à rappeler les éléments qui caractérisent le bon fonctionnement d’un État démocratique. Il vient ainsi contrer le mouvement de contestation aux restrictions sanitaires qui ne cesse de prôner que le Luxembourg se transforme en «dictature». Ces mêmes opposants ne rejettent toutefois pas d’autres principes de ce supposé régime dictatorial. Les avantages de l’État-providence en font certainement partie.

«Dès qu’une crise se déclare, tous les regards se tournent en direction de l’État avec l’attente que ce dernier soit capable d’offrir les moyens pour sortir de cette crise», avance Dan Biancalana. Il a tout à fait raison de souligner que «l’action de l’État ne doit pas être guidée par des émotions. Toute action de l’État doit permettre à tout un chacun de vivre dans l’autonomie et la dignité». Le prix à payer pour profiter de ce filet de sécurité est de mettre en balance les droits et obligations qui incombent à chaque membre d’une société. Il revient à l’État de trouver le difficile équilibre entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif.

On touche ici à la lutte contre la pandémie de coronavirus. Le maintien de la santé publique doit l’emporter sur les intérêts personnels. La vaccination n’est donc pas seulement à considérer comme un moyen de protéger sa propre santé, mais aussi un acte de solidarité envers l’ensemble de la société. Pour espérer convaincre une majorité des quelque 20 % de non-vaccinés, un autre élément, mentionné par Dan Biancalana, doit être assuré : la confiance placée dans les institutions et donc aussi celle dans les chiffres émanant des études scientifiques. «Ce degré de confiance est un indicateur pour la cohésion sociale», estime le député-maire de Dudelange. Cette confiance a souffert depuis le début de la crise sanitaire. Il est crucial de rétablir ce lien en misant sur une communication plus claire et posée de la part des responsables politiques.

David Marques

Un commentaire

  1. et si on discutait ?

    C’est un bel édito, orienté !

    Entendons-nous, comprendre l’importance de la vaccination est une chose essentiel et nécessaire à toute société.
    Mais pour autant, devrions nous ostraciser les non convaincus ? devons vous trier les gens à l’entrée du marché de noël ? devons-nous les interdire de loisirs? Faut-il leur « rendre la vie difficile » ?
    Dans quelques années, quel regard porterons nous pour ce que nous avons fait à ces gens ?
    Si ces gens ne se sont pas fait vacciné, il est peu probable qu’en insistant ils le fassent.

    J’imagine que le problème et celui que vous dénoncez, le manque de confiance envers les institutions. Et c’est franchement malheureux, cela soulève alors les vrai questions d’éthique et de morale, plus profonde que le simple acte médicale (C’est bien un débat qui a mon sens est absent ou invisible dans les médias…) :

    – L’Europe (donc tous les citoyens luxembourgeois également) ont payés pour la recherche de du vaccins, pourtant les brevets sont d’actualité! Cette situation étrange et obscure rapporte énormément d’argents aux laboratoires, forcément la confiance se détériore.

    – L’Europe s’est prononcé en faveur d’une non-discrimination envers les non vaccinés, alors que au Luxembourg, nous les trions personnes à l’entrée des lieux de restauration …
    Le Luxembourg, ne respecte t’il pas les résolutions de l’europe ? , forcément la confiance se détériore.
    (SOURCE :résolution 2361 du PE votée le 27/01/2021)

    – Peut -on éthiquement forcer quelque à prendre un essai clinique de phase 3, (aussi efficace soit-il ?)
    (SOURCE : . A l’heure actuelle, la fin des essais est fixée au 27 octobre 2022 pour Moderna, et au 2 mai 2023 pour Pfizer.
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/08/covid-19-les-essais-de-phase-3-des-vaccins-sont-ils-termines-depuis-des-mois-comme-l-affirme-olivier-veran_6087580_4355770.html)

    – Le Luxembourg fait partie des rares pays a laisser la liberté de vacciner les enfants (ces vaccins sont souvent obligatoire dans d’autres pays). Ainsi quel position étrange d’interdire de travail les personnes sans QR-code ?

    – Prétendre ne pas le rendre la vaccination obligatoire et forcer les gens à payer les test, est autant malhonnête intellectuellement que si vous vous faites agresser, couteau sous la gorge, vous n’êtes pas obligé de donner votre portefeuille…

    – Malgré les conséquences, pourquoi aucun journal ne parle de droit et devoirs ? de ces lois ?
    Pourquoi personne ne parle de l’article 454 du code pénal ? est t’il devenu caduc ? peut-ton juste sous prétexte de crise, bafouer aussi simplement toutes les lois de notre pays ?
    (SOURCE : https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/code/penal/20210430)

    – Peut ‘ton vraiment en vouloir aux citoyens d’être méfiants ? alors que les géants pharmaceutiques ont par le passé, déjà fait des fraudes reconnues ?
    (SOURCE :https://www.lemonde.fr/economie/article/2009/09/02/une-amende-de-2-3-milliards-de-dollars-pour-pfizer_1235011_3234.html)

    Alors la question n’est évidemment pas triviale et la réponse -quand bien même il en existe une- n’est pas manichéenne.
    Finalement, le mieux n’est t’il pas l’acceptation de l’autre, dans ses choix, ses pensées ? Accepter l’autre dans la différence, parce que tout n’est pas tout blanc tout noir, pour garder la confiance humaine ?

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.