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Le prix de la jupe

Les affaires de jupes se suivent et se ressemblent. Récemment, c’était au tour d’une élève en France d’être concernée, à qui l’on a interdit l’accès de son établissement sous prétexte que sa jupe était trop longue. Suspect, prosélyte, en bref, contraire aux principes républicains, aurait rétorqué le chef d’établissement.

Après les affaires de voile à l’école, voilà qu’on montre du doigt les élèves qui afficheraient un style jugé «islamique». Une simple jupe longue donc. Si les élèves musulmanes optent plus majoritairement pour les jupes longues, c’est la première fois que cela pose problème. Comme si aller en cours la tête découverte, et donc obéir aux règles de la laïcité à l’école, n’était pas assez. Il faut désormais montrer son «intégration» en portant… Mais en portant quoi au juste ?

Un autre chef d’établissement demandait quant à lui aux parents d’élèves que leurs filles portent à l’arrivée de l’été des tenues jugées «décentes», comprendre des jupes pas trop courtes. Pour ne pas que les jeunes hommes ne soient trop distraits par ce défilé de gambettes dénudées. On se croirait revenu au temps où l’on vérifiait à l’entrée des lycées que les jupes tombaient bien en dessous du genou. Alors trop long ou trop court ? Il faudrait choisir. Quelque part entre les deux sans doute, à l’appréciation de chacun, mais surtout de ces messieurs.

Pendant ce temps, au Maroc, deux jeunes femmes risquent des peines de prison pour avoir arboré des robes en plein marché. Des robes jugées trop courtes, trop provocantes, à l’encontre des bonnes mœurs. Décidément, quelques centimètres de bout de tissu, en plus ou en moins, suscitent les passions. Comme si, que l’on soit en France ou au Maghreb, la femme devait répondre à des codes vestimentaires bien établis, à une norme qu’il ne faut à tout prix pas transgresser.

En ces temps de canicule, le propos paraît bien léger, mais pourtant, il n’en est rien. Imposer à des femmes une longueur «appropriée» à leurs jupes, c’est imposer un contrôle de leur apparence, et par extension, de leur corps.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

2 plusieurs commentaires

  1. Et la gamine est rentrée triomphante à la maison en disant : « J’te l’avais dit Maman qu’elle était trop longue ! ».

    La question c’est plutôt : quand cessera-t-on de marginaliser, voire humilier (se voir refuser l’accès de son école n’est pas drôle) ces adolescentes musulmanes, juives ou autres en les obligeant à s’habiller comme des grand-mères ?

    Il est probable que la plupart de ces gamines rêvent de codes vestimentaires plus en phase avec leurs désirs d’ados et aussi – qu’on le veule ou non – plus propices à leur intégration.

  2. Comme vous mettez le titre de cette rebique ‘ le prix de la jupe’, en réalité le respect des un et des autres si bien construire une société qui donnera ces fruits a long terme, mais dans le secteur pédagogique en mis nos mains a des élèves ou des lycéens peut importes le niveau de class, el faut être très dure a la façon d’habiller, et selon votre article en vois de cas différent a deux payé de religion a de sens opposé, en peut pas confondre et faire une comparaison paru assez loin, malgré que ce dernière (La France) le payé colonialisme du Maroc a l’époque, le Maroc est un payé musulman et l’autre (France), d’une religion majoritaire chrétienne ou autre !!!!
    Certaine payé il exige tenu uniforme ou il essaye de mettre une tolérance que ne touche pas aux règle de l’éducation de cette secteur pédagogique immense et noble, je vous remercie infiniment et je souhaite que mon point de vu est appréciable, vous articles ouvre la porte a des sujets tres sensible a des société a différente cultures, j’attend avec passion des articles divers.

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