Accueil | Editoriaux | Le mal(bouffe) du siècle

Le mal(bouffe) du siècle

Qu’est-ce qui est plus dangereux que de fumer une clope après avoir fait l’amour sans capote, notre lucidité s’étant envolée après un dernier verre de gnôle?

Apparemment, avaler un burger-frites-cola! C’est, en exagérant à peine, l’avertissement lancé par l’organisation «Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition». Dans son dernier rapport, cette dernière affirme en effet que la malbouffe sera bientôt plus meurtrière que le tabac, l’alcool, et les rapports non protégés, tout cela réuni.

Difficile d’avaler ces salades? Pourtant, cette très sérieuse organisation compte parmi ses membres un ancien président du Ghana, le président d’une fondation pour la santé publique en Inde, ou encore le directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. On a déjà vu des activistes plus loufoques…

Leur rapport fait le point sur le contenu des assiettes dans le monde, et il y a effectivement de quoi couper l’appétit. Car s’il reste encore près de 800 millions de personnes qui souffrent d’insuffisances alimentaires, ceux qui digèrent mal la junk food sont en train de les rattraper à toute vitesse. L’obésité touche aujourd’hui 13 % de la population mondiale, près de 650 millions d’adulte. Une épidémie qui pourrait atteindre les 20 % d’ici dix ans! Or, rappelle donc le rapport, ce régime moderne, pauvre en vitamines et minéraux, mais saturé en graisses, sel et sucre, fait exploser les cas de diabète, d’hypertension artérielle, de mauvais cholestérol, de malnutrition infantile…

Sans surprise, cette épidémie vient surtout des pays anglo-saxons chez qui, il faut bien l’admettre, on vit souvent un cauchemar en cuisine. Il suffit de voir le rayon de produits frais dans leurs supermarchés, parfois guère plus grand qu’un distributeur de soda.

Heureusement, la définition du plaisir alimentaire n’est pas la même partout. Au Grand-Duché, on peut se targuer d’avoir conservé le goût des bonnes choses. Un peu trop, d’ailleurs. Car avec déjà 15 % de la population atteinte d’obésité, gare au risque galopant de Gros-Duché…

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.