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Le combat des chefs

Il n’est pas évident de s’y retrouver entre les différentes institutions de l’Union européenne. Qui a vraiment la main entre la Commission européenne, le Conseil européen et le Parlement européen? À l’approche des élections de la semaine prochaine, on commence à y voir plus clair, même si cela risque de frustrer encore les électeurs, déjà trop peu nombreux à se mobiliser en considérant les enjeux de ce scrutin européen. Le débat fait en effet rage au sujet des «Spitzenkandidaten», terme allemand choisi pour désigner les têtes de liste des différentes familles politiques et qui briguent la présidence de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker a été en 2014 le premier à bénéficier de ce nouveau système de désignation, imposé par le Parlement, mais qui reste très contesté parmi les chefs d’État et de gouvernement.

En principe, la plus forte fraction aura la primauté de proposer le prochain président de la Commission. Malgré la percée populiste qui est à craindre, les conservateurs du PPE devraient rester la première force politique en Europe. Une alliance entre socio-démocrates (PSE), libéraux (ALDE) et écologistes (Verts/ALE) est cependant négocié en coulisses pour bloquer Manfred Weber (PPE). Jean-Claude Juncker sait mieux que nul autre que le premier parti n’est pas assuré de gouverner. Mais même en cas de majorité alternative, semblable à la coalition progressiste, en place au Luxembourg, il n’est pas sûr que le Conseil donne son aval au candidat proposé par le Parlement. Il revient en effet aux chefs d’État et de gouvernement de désigner le prochain locataire du Berlaymont. De son côté, le Parlement ne compte pas se laisser faire.

Ce combat des chefs, qui s’est d’ailleurs exporté au Grand-Duché avec un Premier ministre libéral opposé dans cette question à ses partenaires de coalition LSAP et déi gréng, risque en fin de compte de faire des dégâts, enfonçant encore un peu plus une UE qui aurait besoin d’une relance à tous les points de vue. La tentation de bafouer les principes démocratiques reste cependant trop présente à Bruxelles…

David Marques

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