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Le climat, grand oublié

Ils étaient à peine une centaine à participer vendredi, à Luxembourg, à la grève mondiale pour le climat. Après la pause forcée due au covid, les jeunes battent à nouveau le pavé depuis septembre 2021. Un peu partout, le mouvement «Fridays for Future», initié par Greta Thunberg, est en nette perte de vitesse. On est loin des 15 000 jeunes dans les rues de la capitale en mars 2019.

Exactement 214 semaines après la toute première grève scolaire de la jeune militante suédoise, alors assise toute seule avec sa pancarte à Stockholm, la pandémie et la guerre en Ukraine ont largement pris le dessus sur la cause climatique. Malheureusement. Car sans vouloir banaliser le coronavirus ni la sanglante guerre, vaincre le virus ou l’agresseur russe ne servira pas à grand-chose si la planète Terre devient invivable. Il suffit de se rappeler l’été caniculaire, les feux de forêts et la sécheresse dans nos contrées, mais aussi les terribles inondations au Pakistan, pour prendre conscience que le point de non-retour est proche.

Cette semaine, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU, les chefs d’État et de gouvernement ont, aussi, parlé climat. Un peu. Les discours politiques se suivent et se ressemblent, sans que le virage écologique ne soit vraiment pris au sérieux. «Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe climatique», alerte, à juste titre, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, sans être entendu.

La frustration, qui expliquerait la moindre mobilisation des jeunes activistes du climat, est donc compréhensible. Ils n’abdiquent pas pour autant. Des adolescents ont notamment défilé, vendredi, en Ouganda, au Japon, au Pakistan, en Inde, en Italie, au Kenya, en Autriche, au Luxembourg et en Allemagne, où 36 000 militants ont manifesté à Berlin. Cette mobilisation à travers le globe reste impressionnante, n’en déplaise aux climatosceptiques qui jubilent déjà à l’idée que les carburants fossiles regagnent du terrain en raison de la guerre énergétique que subit l’Europe.

L’hiver n’attendra pas, a clamé en amont de la tripartite le Premier ministre, Xavier Bettel. La crise climatique non plus. Trop de temps a déjà été gaspillé pour rendre plus résiliente – terme utilisé à outrance par les politiciens – notre planète.

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