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Le changement à marche forcée

La passion des débats n’est pas près de retomber dans la commune de Weiswampach. Comme nous l’évoquions lundi, une majorité d’habitants a refusé, par référendum, l’implantation d’un complexe touristique et hôtelier près des deux lacs de la commune. Pourtant, le projet devrait se poursuivre comme l’avaient laissé entendre avant le vote les élus à la tête de la commune… le dossier étant bien trop avancé. On imagine déjà les discussions dans les rues et les cafés de Weiswampach entre ceux qui ont voté pour et ceux qui ont voté contre le projet.

Les projets d’aménagement (pour les logements, pour installer une entreprise ou développer le tourisme) ne manquent pas au Grand-Duché. Et ils inquiètent parfois. La construction du Container Land entre Dudelange et Bettembourg n’a pas fait l’unanimité et des habitants se sont élevés contre la «bétonisation» du sud du pays et l’arrivée de cohortes de camions non loin de chez eux. Des pancartes disposées sur les grilles du site en étaient la preuve manifeste. Les travaux étaient moins spectaculaires, mais nous nous souvenons tous des réactions quand il a fallu couper les arbres dans le quartier Gare de la capitale à cause de l’arrivée du tram. Évidemment, ces coupes rendues obligatoires ont été compensées par l’administration communale, mais l’émoi est resté vif.

Remontons un peu plus loin dans le temps et souvenons-nous des habitants de Sanem qui protestaient contre la construction de la nouvelle prison dans un vaste champ juste en face de chez eux. Et ne parlons pas du contournement de Bascharage qui doit encore sortir de terre !

Le pays change à une vitesse folle et la cadence des transformations n’est pas près de ralentir. Mais à quel prix le Grand-Duché changera-t-il ? Certains ont déjà le tournis lorsqu’ils (re)découvrent leur quartier, leur ville. Ne parlons pas de ceux qui ont quitté le pays depuis des années et qui reviennent à la maison. Le choc est grand. Avec toutes ces transformations, il va falloir que le pays ne perde pas son âme et c’est peut-être cela qui inquiète certains habitants qui ne sont plus forcément une minorité… comme à Weiswampach.

Laurent Duraisin

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