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La parole se libère

Les violences domestiques ne se sont pas confinées pendant le confinement. Pire, dans certains pays, le huis clos forcé en raison du Covid-19 a fait exploser les chiffres des violences domestiques.

Selon ceux dévoilés hier, il n’y aurait pas eu «à ce jour d’augmentation substantielle par rapport aux chiffres mensuels retenus les années précédentes» au Grand-Duché. Concrètement, la police est intervenue 243 fois entre les mois de mars et avril et le parquet a procédé à 68 expulsions. Mais ces chiffres pourraient d’ici quelques semaines se révéler finalement plus élevés. Car pendant le confinement, il pouvait s’avérer difficile pour une victime de s’isoler afin d’appeler à l’aide.

Ensuite, il faut rappeler que l’augmentation des interventions policières et des expulsions ordonnées par le parquet dans le cadre des violences domestiques est continue depuis plusieurs années déjà. En 2019, 849 interventions policières – soit plus de deux interventions par jour – et 265 expulsions ont été enregistrées. Ces différents chiffres font froid dans le dos.

Mais, au moins, montrent-ils que la parole des victimes de violences domestiques – en très grande majorité des femmes – se libère. Et elle doit continuer de se libérer. Il est inconcevable qu’en 2020 une femme subisse les coups de son compagnon, conjoint ou concubin ou un enfant ceux d’un de ses parents sans pouvoir être secouru ici, ailleurs en Europe et partout dans le monde. Oui, la victime doit parler, mais pas seulement. Les autres membres de la famille, amis ou voisins peuvent aussi le faire pour la victime ou au moins tendre la main et proposer de l’aide à la victime de violences domestiques. «La violence domestique n’est pas une affaire privée», affirme la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding. C’est l’affaire de tous.

Guillaume Chassaing

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