Accueil | Editoriaux | La frontière fermée

La frontière fermée

Une route fermée par des bornes rétractables pour empêcher les frontaliers d’entrer au Luxembourg. Le CR178, entre la commune lorraine de Rédange et la localité de Belvaux, s’ajoute à la liste des voies d’accès fermées pour les navetteurs. Entre Frisange et Basse-Rentgen (en Moselle), les frontaliers cherchant un itinéraire bis pour éviter les bouchons ne sont plus les bienvenus. Même histoire entre la commune lorraine d’Évrange et Frisange. Les voitures passant par là pour se rendre au Luxembourg (où en revenir) sont interdites sur la chaussée.

Des deux côtés de la frontière, les élus des petites localités ont décidé de passer aux choses sérieuses. Le maire de Rédange avait déjà annoncé des restrictions dès l’été dernier sur l’axe menant au Luxembourg. L’objectif était de conserver un minium de bien-être pour ses administrés. Et puis, il y a bien le contournement de Micheville (toujours à moitié en travaux) qui est là pour accueillir ces bouchons provoqués par tous ceux qui travaillent au Luxembourg.

L’A31 et l’A3 servent aussi de jolis déversoirs pour ces automobilistes lève-tôt qui roulent pare-chocs contre pare-chocs pour faire tourner le pays. Qu’ils se débrouillent s’ils habitent loin de leur lieu de travail ! Tant que les oiseaux se remettent à chanter du côté de Rédange, Frisange, Belvaux ou Évrange. Et ne rêvons pas, ce type de décision risque de se multiplier à la frontière. Si seulement, il y avait l’infrastructure autoroutière adéquate pour absorber ce trafic. On en est loin ! Comme si les automobilistes allant le matin au Grand-Duché ou en repartant le soir passaient par ces petites routes de campagne pour le charme bucolique de leurs paysages.

Ces décisions ont en tout cas de quoi poser question à l’heure où le Grand-Duché fait feu de tout bois pour accueillir de nouveaux salariés sur son sol pour faire tourner la boutique «Luxembourg». L’attractivité du pays en prend encore un coup pour ceux qui veulent venir. Et pour ceux qui y sont déjà, le dilemme est grand. Nombreux sont ceux qui changent de voie et refusent de retourner bosser derrière la frontière même pour un bon salaire. Cela ne risque pas de s’arranger.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.