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La division est dans le pré

Les tracteurs qui bloquaient l’A31 ont quitté les lieux pour laisser place aux agents de la direction interdépartementale des routes de l’Est qui ont nettoyé le macadam avant de permettre aux véhicules de passer.

Les frontaliers et autres usagers circulant le long de la frontière française ont dû prendre leur mal en patience durant deux jours, mais ce blocage a eu des conséquences moins graves qu’attendu. Heureusement. La contestation des paysans s’est donc en partie éteinte vendredi. Même s’il y a de fortes chances que les mêmes revendications réapparaissent dans quelques mois.

C’est une large partie du secteur agricole européen qui est aujourd’hui sous tension. Et la solution doit aussi être européenne. Dans les médias français, des images troublantes ont été montrées. On y voyait des agriculteurs tricolores faire le tour d’un supermarché pour regarder l’origine de la viande vendue dans les rayons ou utilisée pour fabriquer des plats préparés.

Et ces personnes demandaient des comptes, très poliment, au directeur du magasin :  pourquoi un saucisson en vente a été fait avec de la viande de porc espagnole, pourquoi ce beurre a été fabriqué avec du lait irlandais. Une «police de l’assiette» compréhensible devant leur désarroi, mais quand même bien difficile à avaler.

Rendez-vous compte si en Allemagne, en Espagne, en Belgique, des paysans faisaient aussi le tour des rayons pour pointer du doigt des produits français. On imagine la réaction dans l’Hexagone… Il faut bien sûr trouver un juste milieu économique, mais il est triste de voir que finalement les agriculteurs européens ne sont devenus que des concurrents entre eux. Les principes d’unité et de fraternité qui ont reconstruit notre continent semblent bien loin…

Mais les journées de mobilisation ont permis de voir, quand même, des images moins déprimantes. Vendredi, les agriculteurs lorrains ont été accueillis par leurs collègues belges du côté d’Aubange.

Au programme : des prises de parole et un grand repas partagé en commun. Pour nous, dans la Grande Région, nous avons le droit d’aimer les produits de nos agriculteurs… qu’ils soient d’un côté ou de l’autre de l’une de ces frontières qui zèbrent notre territoire.

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