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La diplomatie en perdition

« Notre mission est d’éviter des guerres. » Le 17 juin, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a résumé en une phrase les tenants et aboutissants de la diplomatie. Mais quelle est encore aujourd’hui la valeur de cet art du dialogue entre États, parfois diamétralement opposés ? Le coup de maître réalisé en octobre 1962 pour résoudre la crise des missiles de Cuba, qui avait entraîné le monde au bord d’une guerre nucléaire, peut-il encore se répéter aujourd’hui ?

Le 14 juillet 2015, la signature de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien avait permis aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Chine) – avec le soutien de l’Union européenne et de l’Allemagne – de redorer leur blason, toujours entaché par la guerre en Irak, lancée en 2003 sur la base de fausses preuves américaines.

Aujourd’hui, l’accord iranien ne tient plus qu’à un fil. Téhéran est décidé à tenir tête aux États-Unis de Donald Trump, qui se sont unilatéralement retirés du texte. Un conflit armé n’est pas à exclure, malgré les efforts diplomatiques menés en coulisses. Il n’est en effet pas simple d’arrêter un bulldozer tel que Donald Trump.

Le conflit avec l’Iran démontre une nouvelle fois le manque de respect des grandes puissances mondiales à l’égard des principes de la diplomatie ou des traités internationaux. Il existe pourtant des organisations internationales qui devraient endiguer ces agissements intolérables. L’ONU reste néanmoins bloquée par le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Un échelon plus bas, l’OSCE, dont l’Assemblée parlementaire vient de siéger au Luxembourg, ne parvient également pas à faire respecter son principe fondateur, selon lequel les États membres doivent s’abstenir « dans leurs relations mutuelles (…) de recourir à la menace ou à l’emploi de la force ». De toute façon, ce ne sont pas des résolutions comprenant des « invitations » et « appels » qui feront plier des pays qui ne se soucient guère d’une diplomatie en perdition…

David Marques

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