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La course au travail

Les livreurs Uber risquent d’apparaître bientôt dans les rues du Grand-Duché. Les petites annonces lançant un appel à candidatures fleurissent actuellement et ont été repérées par nos collègues du Wort.

Le géant américain annonce un démarrage de ses activités «très prochainement». Nous verrons si la sauce prend sur le marché luxembourgeois et si ce concept s’ancrera durablement au Grand-Duché.

Les personnes voulant se lancer dans ce business peuvent dès maintenant, via le site de la plateforme, fournir une preuve d’identité, un extrait du Registre de commerce et des sociétés (RCS) et une autorisation d’établissement.

Bref, tout le parfait attirail de l’entrepreneur qui veut louer ses services à Uber. D’autres structures se sont déjà installées au Luxembourg (Wolt, WeDely…), mais Uber est un mammouth qui risque de ne pas passer inaperçu.

Inutile de dire que l’arrivée d’Uber risque de déchaîner quelques passions. On connaît l’appétence du nouveau gouvernement pour les nouvelles initiatives dans les domaines de l’économie.

Mais la réputation sulfureuse d’Uber et sa relation avec ses «employés», qui n’en sont pas, risquent bien de raviver la flamme du débat sur ce type de firme qui joue avec les réglementations et les rétributions reversées aux personnes qui travaillent pour elle.

D’autant plus que le 1ᵉʳ mai approche à grands pas. Il y a fort à parier que lors des discours des leaders syndicaux, il y aura un petit chapitre pour l’arrivée de ce géant américain sur le marché luxembourgeois. Pas sûr que ce type de digitalisation fasse sourire beaucoup du côté de ces syndicats qui verront sûrement une nouvelle brèche dans ce monde du travail de plus en plus concurrentiel, où ceux qui veulent gagner leur vie sont mis sur une ligne de départ, et où, au top départ, ce sera celui qui pédalera le plus vite qui vivra décemment.

Le ministère de l’Économie aurait déjà indiqué que l’entreprise devra appliquer le droit du travail local. C’est déjà ce qu’il fait chez nos voisins, mais cela n’empêche pas les tensions. Et gare au lancement de l’application Uber pour le transport de personnes… les chauffeurs de taxi luxembourgeois ne resteront pas muets.