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Jeu dangereux à Pyongyang

Kim Jong-un a décidé de ressortir ses gros jouets. Samedi et dimanche, il a tiré des missiles et des roquettes… dans la mer du Japon bien entendu. Un signal envoyé à Washington pour signifier que la Corée du Nord peut reprendre son bras de fer quand elle le souhaite.

Les deux sommets entre le dictateur nord-coréen et le président américain, Donald Trump, avaient suscité un grand espoir dans la communauté internationale. Malheureusement, aujourd’hui, les discussions sur la «dénucléarisation de la péninsule», selon l’expression consacrée, n’avancent plus. Américains et Nord-Coréens s’accusent mutuellement de cet échec.

Pour débloquer la situation, rien de mieux que d’utiliser les anciennes méthodes, semble se dire Kim Jong-un. Bon, nous sommes encore loin du test de missile balistique ou de celui de bombe nucléaire. Mais tout de même. Ces gesticulations belliqueuses ont de quoi inquiéter les voisins du régime de Pyongyang qui ne veulent pas revivre sous la menace d’une guerre nucléaire déclenchée pour un oui ou pour un non. La Corée du Sud a de quoi être perplexe : Séoul a pourtant multiplié les gestes d’ouverture et les rencontres historiques avec Kim Jong-un. Le 2 mai, même le Premier ministre japonais se disait prêt à rencontrer Kim Jong-un «sans condition», afin d’établir des relations diplomatiques. Le pays du Soleil-Levant a vécu ces dernières années au rythme des alertes d’attaque aérienne au gré des tests de missile de la Corée du Nord. Tout cela va-t-il recommencer? Pas sûr aujourd’hui que Shinzo Abe décide de saluer celui qui teste à nouveau ses armes à quelques kilomètres des eaux territoriales nippones…

Hier, les États-Unis ont quand même décidé de jouer la désescalade. «Nous pensons toujours qu’il existe une opportunité d’une issue négociée», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, hier sur la chaîne de télévision ABC. Bel optimisme. Mais pas sûr que ce faucon de Washington conserve bien longtemps son flegme si Kim Jong-un recommence à appuyer sur ses boutons pour lancer d’autres projectiles dans les airs et détruire tous les efforts entrepris depuis un peu plus d’un an.

Laurent Duraisin

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