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Gare à l’inversion des pôles

Le magnétisme d’Emmanuel Macron, que ce soit en France ou à l’étranger, ne faiblit pas. Le mouvement qu’il a créé il y a un peu plus d’un an est sorti grand vainqueur des élections législatives après son accession à la présidence de l’État français (314 députés de la République en marche! ou apparentés sur 577). La fraîcheur du président français a séduit ses homologues en Europe, mais également d’autres dirigeants beaucoup plus délicats à aborder.

Son style mêlant franchise et dialogue semble porter ses fruits. Il a ainsi invité en mai le président russe, Vladimir Poutine, dans le cadre magnifique de Versailles. La rencontre avait valeur de test. Il a été réussi. Deuxième écueil à aborder pour le président français : le bouillant président américain, Donald Trump. Le locataire de la Maison-Blanche a été invité à l’occasion du 14 Juillet à Paris. C’était une obligation. Il y a exactement 100 ans, les soldats américains débarquaient sur le continent européen pour prendre part à la Première Guerre mondiale. Là encore, le charme semble avoir opéré.

Les médias américains ont même évoqué une bromance (soit une amitié forte entre deux hommes) pour évoquer le rapport entre les deux présidents. Donald Trump a été dithyrambique sur son hôte : «La France a un super président», «c’est un dur, ce n’est pas quelqu’un qui va se laisser faire et faire preuve de tolérance»… Hier, c’était au tour du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’être accueilli à Paris pour les commémorations de la rafle du Vel’ d’Hiv (lire aussi en page 15). Les divergences (sur la colonisation, la solution à deux États…) sont toujours là, mais le rapport entre les deux hommes a été chaleureux. La fascination opère toujours pour le président français, mais des premiers couacs annoncent un retour à la réalité difficile en septembre. Le chef d’état-major des armées a crié sa colère après l’annonce d’une réduction budgétaire pour ses hommes. La réforme du travail qui se profile met les nerfs des syndicats à vif et prépare une rentrée sous tension. Le magnétisme de Macron n’opère pas sur tout le monde. Gare à l’inversion des pôles…

Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)

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