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Faux calcul

Tout l’Europe a les yeux rivés sur la Grèce, ce pays qui, il y a encore seulement quelques mois, était au bord de l’asphyxie économique, s’est vu être le centre européen de l’arrivée des migrants. Une sorte de porte d’entrée géante pour l’Union européenne, et qui fait bien les affaires des autres pays, ces derniers qui aimeraient que la Grèce se débrouille avec des centaines de milliers de migrants.

Accusée d’attirer sur les routes européennes les migrants en exode, la Grèce a pris la décision de ralentir leur progression en limitant les bateaux qui partent des îles pour le continent. En espérant que cela va ralentir le trafic et les arrivées à terme.

Un calcul tout ce qu’il y a de plus faux. Ce n’est malheureusement pas des mini cessez-le-feu qui vont arrêter la fuite des migrants de la Syrie. Il faudrait un solide accord de paix, un retour à la normale durable ainsi qu’une reconstruction du pays pour que les Syriens arrêtent de partir et veuillent rentrer chez eux.

Bien sûr le pays aura besoin d’eux quand il sera l’heure d’un nouveau départ, mais on en est pour le moment loin. Le problème principal reste que les pays européens n’arrivent toujours pas à s’entendre et se coordonner sur la question des réfugiés! Alors que la France tente de réguler la jungle de Calais, que les Belges craignent une «invasion» de leurs côtes, des pays comme l’Espagne qui étaient prêts, attendent toujours d’accueillir leur lot de réfugiés. Même chose pour le Luxembourg où la «vague» attendue n’est finalement pas arrivée.

Pendant ce temps, l’Allemagne ne sait pas où sont passés la plupart des réfugiés pourtant inscrits pendant un temps sur son territoire. S’agit-il de mythes véhiculés par les passeurs? Une volonté de rejoindre un proche, un voisin qui vit en Allemagne ou en Angleterre?

Toujours est-il que la tension est à son comble et que les autres pays européens ne vont pas pouvoir continuer à mettre la pression pour que la Grèce porte le fardeau d’accueillir tous les migrants et de les garder pour que les autres pays puissent détourner le regard.

Audrey Somnard

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