F91 : une faim, pas une fin

Le football luxembourgeois est au milieu du gué. Cette qualification dudelangeoise pour la phase de poules de l’Europa League n’a même pas encore été digérée que plusieurs dirigeants, à l’unisson, souhaitent tout haut qu’elle ne reste pas lettre morte mais la norme. Et ils s’en servent, déjà pour remettre un petit coup de pression poli sur la Fédération (FLF). Cette dernière, plusieurs fois, a enterré sur le fond le principe de professionnalisation de son football? Ils vont se servir de cette merveilleuse publicité pour tenter de montrer que ce sont eux qui ont raison.
Vendredi, Fabrizio Bei, président de Differdange, l’a lui martelé sans s’embarrasser de nuances quand on lui a demandé une réaction à cette historique qualification : c’est justement la voie dudelangeoise qu’il faut suivre. La voie «de la professionnalisation».
Mais cette voie-là pose un problème frontal. Celui des désaccords marqués entre le corps fédéral et certains de ses clubs les plus représentatifs. Le F91, en général, ne rate jamais une occasion de se payer les occupants de Mondercange et sa dernière trouvaille en date, le recrutement d’un gardien hors période des transferts, appuyé dans ses démarches (dit-il) par l’UEFA et la FIFA, pourrait bien permettre de tenter de gratter encore quelques acquis sur le vieux mode de fonctionnement du ballon rond grand-ducal.
Vit-on une querelle entre les anciens et les modernes? Peut-être. C’est sans doute trop simpliste et la vision du monde portée par le F91 est sans doute trop étincelante aujourd’hui, alors que cela va le porter à accueillir le Milan AC, le 20 septembre, pour qu’on en mesure les dangers. Mais au moins cette qualification aidera-t-elle à susciter un débat qui n’a jamais eu lieu. On va déjà parler, très prochainement, des transferts. Il faudrait peut-être entamer une réflexion plus large. Parce que des périodes comme ça, on aimerait en vivre tout le temps.

Julien Mollereau