Le style adopté par le formateur Luc Frieden a déjà fait couler beaucoup d’encre, tout en provoquant une levée de boucliers de l’opposition parlementaire. En cause, son refus initial de publier l’intégralité de l’accord de coalition en amont de sa première déclaration gouvernementale devant la Chambre et le vote de confiance des députés, prévu pour mercredi et jeudi prochains.
Mis sous pression, le futur Premier ministre a finalement retourné sa veste et compte même rendre l’accord, dès lundi, accessible à l’ensemble de la population. Il a pourtant du mal à cacher une certaine rancœur, martelant qu’il aurait préféré pouvoir présenter dans un contexte plus global les mesures inscrites sur les 209 pages de la feuille de route.
En attendant, la signature de l’accord a enfin permis de prendre connaissance de 10 grandes thématiques. Il est à noter que Luc Frieden a largement monopolisé la parole, jeudi, tout en soulignant son intention de pleinement remplir son rôle de chef du gouvernement en exhortant les ministres à travailler ensemble et de manière transversale. Il s’agit d’un grand changement par rapport à Xavier Bettel, qui s’est toujours présenté comme capitaine d’équipe.
Pour ce qui est du contenu, un des fils rouges du gouvernement conservateur-libéral sera, sans surprise, de soulager fiscalement de larges franges de la population, mais aussi l’économie nationale. Sont à citer l’adaptation supplémentaire du barème d’imposition à l’inflation, la baisse de l’imposition des entreprises ou encore la réintroduction de mesures fiscales pour doper le marché du logement.
Luc Frieden maintient dur comme fer son modèle de contrefinancement, misant sur des incitatifs afin de générer plus d’activité et, donc, plus de recettes fiscales. Le DP a validé cette voie, pourtant contredite par de nombreux économistes, y compris ceux de la Chambre de commerce, que Luc Frieden a présidée jusqu’en début d’année.
Citons encore le risque de voir la protection de l’environnement perdre en valeur, tandis qu’un régime plus restrictif sera instauré à l’échelle de la politique sécuritaire. Au moins, le nouveau gouvernement compte renoncer à des hausses d’impôts et une cure d’austérité. Du moins, si le contexte financier et économique le permet…