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En route vers 2040

Tandis que Donald Trump refuse l’évidence du changement climatique et rouvre les mines de charbon pour redonner du travail à quelques ouvriers désespérés du Midwest, le ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé hier la fin de la vente des voitures diesels et essence d’ici à 2040. L’annonce est ambitieuse. Mais c’est viser juste que de s’attaquer à ce problème, car le trafic automobile représente une bonne partie des rejets de CO2 dans l’atmosphère, et il est bien difficile de se passer de voiture. Les constructeurs ont tous aujourd’hui des modèles électriques ou hybrides, mais les ventes restent pour le moment confidentielles. C’est tout un modèle économique qu’il va falloir changer en un peu plus de 20 ans. Et surtout éduquer les consommateurs.

Pour ceux qui recherchent les grosses mécaniques ou qui aiment passer des heures sur la route, pour l’instant, le choix est plutôt limité. La recherche doit mettre les bouchées triples en ce qui concerne les batteries. La capacité énergétique, tout comme le temps de charge des batteries, est le nerf de la guerre et c’est ce qui changera tout. Il est déjà assez énervant d’avoir un smartphone qui se décharge en quelques heures d’utilisation, personne ne veut être dépendant d’une voiture qui ne tiendra que 300 ou 400 km. Même si les déplacements quotidiens sont en moyenne largement sous ce seuil, à la veille des premiers grands chassés-croisés des vacances, on veut savoir qu’on pourra tailler la route et arriver à bon port sans pause de plusieurs heures tous les 400 km. La voiture tient encore du mythe de la liberté.

L’annonce est symboliquement très forte, et technologiquement on se rapproche du jour où les voitures à combustion vont disparaître de la circulation. Un rêve qui devrait donc devenir sous peu réalité. Il le faut. Même si cela ne risque pas de faire plaisir à nos amis des lobbys pétroliers qui ont dû recracher leur café en entendant la nouvelle ce matin. Le chemin risque d’être parsemé d’embûches jusqu’à 2040, mais Nicolas Hulot a au moins le mérite de fixer un cap.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

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