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En affaires courantes

Le choix du DP – ou plus précisément du nouveau vice-Premier ministre, Xavier Bettel – de confier à Claude Meisch à la fois les lourds ressorts ministériels Éducation, Logement et Aménagement du territoire continue à interpeller.

Taina Bofferding, la désormais leader de l’opposition parlementaire, constate, non sans ironie, qu’il est bizarre qu’un des plus grands chantiers du pays sera pris en charge par un «ministre à temps partiel» tandis que le Tourisme hérite de deux ministres, avec Lex Delles, soutenu par le néophyte Eric Thill.

Sam Tanson, la cheffe de file de déi gréng à la Chambre, dresse le même constat. L’ex-ministre du Logement (2018-2019) n’a pas hésité à attaquer de front, jeudi soir, lors d’un débat télévisé sur RTL, le chef de fraction du DP sur cette répartition très inégale des ressorts.

Gilles Baum s’est vite retrouvé dos au mur, et a, visiblement mal à l’aise, affirmé qu’au vu des importantes réformes déjà engagées dans l’Éducation, Claude Meisch pourrait passer en gestion des affaires courantes dans ce ministère clé, et se libérer, ainsi, pour se consacrer davantage au Logement.

Ce ne sont pas exactement les mots employés par le député libéral repêché, mais il rejoint une argumentation semblable à celle de Xavier Bettel.

Le principal intéressé répond qu’il se sent parfaitement capable d’assumer cette triple tâche. De toute façon, le dossier du logement serait l’affaire du gouvernement dans son ensemble, avec en priorité une coopération étroite à mener avec les ministres des Finances, de l’Environnement et des Affaires intérieures.

Le ministre libéral serait principalement en charge de la construction de logements abordables étatiques. Le volet investisseurs et promoteurs privés serait plutôt du ressort des ministres chrétiens-sociaux. Cette approche semble loin de la politique cohérente que compte mener le nouveau Premier ministre, Luc Frieden.

De plus, il est trop simpliste de penser que Claude Meisch puisse vraiment se mettre en retrait de l’Éducation. Des réformes sont à mettre en œuvre (par exemple l’alphabétisation en français) et un vrai dialogue avec les acteurs du terrain est à rétablir.

Au vu de tous ces constats, le risque est majeur de ne voir ni le logement ni l’éducation avancer dans le bon sens.

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