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Donneurs de leçons

Ce fut une séance plénière tout à fait particulière, hier matin, à la Chambre. Après s’être exprimé notamment devant les assemblées des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne, de France ou encore de Belgique, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est connecté depuis Kiev à Luxembourg. Il n’a pas manqué de choisir une référence historique pour secouer les élus luxembourgeois. Citer la devise nationale «Nous voulons rester ce que nous sommes», qui symbolise la lutte de notre pays contre l’occupant nazi, correspond très bien au sort que vit depuis désormais 100 jours la «petite» Ukraine, confrontée à une agression de son «grand» voisin russe.

Trois mois après l’invasion russe se pose la question de savoir comment va évaluer cette guerre, qui, rappelons-le, a lieu à deux heures de vol du Luxembourg. La Chambre a posé le débat, hier, après l’allocution poignante du président ukrainien. Continuer à fournir des armes lourdes à l’Ukraine au risque de voir le conflit se prolonger? Ou tout miser sur un cessez-le-feu et des négociations de paix?

La situation est complexe. On sait depuis hier que l’Ukraine a déjà perdu 20 % de son territoire, une surface plus grande que l’ensemble du Benelux. Le maître du Kremlin est proche de prendre possession du Donbass. Au vu du lourd bilan humain, est-il désormais temps d’abandonner pour de bon l’est de l’Ukraine, complètement détruit, à l’agresseur?

L’ADR et, dans une moindre mesure, déi Lénk se sont engagés dans cette voie, hier. Surtout, Fernand Kartheiser a cru bon de donner des leçons à l’Ukraine, un pays déjà «déchiré» avant la guerre et «impuissant» face à la force de frappe russe. Le prix à payer par les citoyens luxembourgeois est aussi bien trop lourd, ajoute l’élu de l’ADR. Nathalie Oberweis a engagé la réflexion sur les nouvelles frontières à définir entre l’Ukraine et la Russie.

Le Grand-Duché aurait-il accepté de pareilles réflexions pendant la Seconde Guerre mondiale? La réponse est non. En l’état actuel des choses, l’option des armes reste incontournable. Le bain de sang est, en effet, provoqué par le seul Vladimir Poutine et non pas par les courageux Ukrainiens qui ne font rien d’autre que de se battre pour rester ce qu’ils sont, à savoir un pays libre et indépendant.

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