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Deux médecins pour un

Non, il ne s’agit pas d’une offre insolite en cette période de soldes qui débute. C’est une équation limpide aux conséquences multiples. Pour remplacer un médecin qui part à la retraite, il en faudra deux, si ce n’est pas trois, pour le remplacer. La jeune génération de praticiens n’est plus disposée à consacrer l’entièreté de sa journée à accueillir des patients tout en multipliant les visites à domicile. «Les jeunes médecins ne sont plus prêts à prester 100 heures par semaine», admet Chris Speicher, vice-président de l’Association luxembourgeoise des étudiants en médecine (ALEM).

Il ne faut pas se voiler la face. Continuer à presser les médecins comme des citrons ne permettra en rien de pérenniser un système de santé qui manque de plus en plus de bras. Au moment même où l’ALEM a tenu son assemblée générale, le syndicat OGBL a attiré l’attention sur le manque de personnel dans les autres professions de santé. L’augmentation constante de la densité de travail, l’accumulation d’heures supplémentaires et la pénibilité du travail posté dans le secteur de la santé réduiraient à néant l’attractivité de ces métiers.

La surprise était grande il y a pile un an lorsque Étienne Schneider a été choisi pour devenir ministre de la Santé. L’homme fort du LSAP avait jusque-là visé les étoiles en tant que ministre de l’Économie. Il avait aussi mené à bout une très complexe réforme de la police. Contre toute attente, il avait été parachuté à la Villa Louvigny.

Alors que Lydia Mutsch, la ministre sortante de la Santé, n’a longtemps pas voulu tenir compte du danger d’une pénurie de médecins, Étienne Schneider n’a pas tardé à prendre le problème à bras-le-corps. Une nouvelle démographie médicale a enfin été réalisée avec le constat accablant que la moitié des médecins encore actifs prendra sa retraite dans les dix années à venir. Pour l’ALEM, le millier de médecins en devenir ne suffira pas à combler ce déficit. Vu son retrait du gouvernement, Étienne Schneider ne pourra plus mener ce chantier à bout. Un défi de taille attend d’ores et déjà la ministre désignée Paulette Lenert.

David Marques

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