Accueil | Editoriaux | Des partis pris à partie

Des partis pris à partie

Le Brexit a été repoussé au 31 octobre au lieu du 29 mars. Cela a donné une bouffée d’oxygène à la Première ministre britannique, Theresa May, et surtout du temps pour convaincre les députés du Royaume-Uni d’une sortie de l’Union européenne en bon ordre. Pour tenter de sortir de l’impasse, elle a même engagé en avril des discussions avec les travaillistes. Une sacrée concession. Mais Theresa May va-t-elle réussir son pari et, surtout, rester à la tête du gouvernement? Rien n’est moins sûr. Son parti, le Parti conservateur, a reçu une véritable correction lors d’élections locales.

Vendredi soir, au pays de Galles, elle a présidé une conférence publique avec les militants. L’accueil a été houleux. Après les applaudissements de circonstances lors de son arrivée au pupitre, un membre du public a hurlé : «Pourquoi vous ne démissionnez pas, nous ne voulons pas de vous!», soulevant des cris d’indignation. Le militant conservateur, visiblement énervé, a été prestement conduit à l’extérieur de la salle, le public criant : «Dehors, dehors, dehors!» Theresa May s’en est sortie avec une pirouette qui a fait rire la salle et détendu l’atmosphère. Comme toujours. Mais personne n’est dupe. Les interminables discussions autour du Brexit et le rejet par trois fois de son accord obtenu à Bruxelles par la Chambre des communes ont laissé des traces. Dans son camp, évidemment, où certains ténors eurosceptiques conservateurs demandent régulièrement sa démission.

Maintenant, la situation a un impact dans les urnes. Et c’est cette dernière situation qui inquiète le plus les conservateurs. Les travaillistes peuvent-ils se réjouir de la situation? Pas vraiment! Eux aussi ont reçu une gifle lors de ces élections locales. Les électeurs en ont apparemment marre de ces deux grands partis qui n’arrivent pas à sortir le pays de l’Union européenne alors qu’ils l’ont demandé il y a trois ans maintenant. Les analystes craignent maintenant que le système politique britannique, s’appuyant sur une classique opposition travaillistes-conservateurs, soit modifié. Le résultat du référendum sur le Brexit a été un violent séisme. Et les répliques continuent.

Laurent Duraisin

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.