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Des exemples vertueux

Longtemps, d’aucuns y ont vu une lubie d’écolos radicaux contre la frénésie du monde industrialisé, avant d’en comprendre la nécessité commandée par l’urgence climatique. Sobriété énergétique ne signifie pas nécessairement ascétisme et jeûne consumériste, plutôt un «mal» pour le bien commun. Sans pour autant tomber dans l’excès de zèle, la lampe à huile et les Amish, il existe des solutions relativement peu coûteuses pour rendre nos villes plus durables et de fait, plus vivables. Repeindre les façades et sols avec des tons clairs et créer des canopées contribuent à limiter le rayonnement UV. Tout bête, mais ça permet de gagner quelques degrés. Quand on n’a pas de pétrole, ni de gaz, il faut avoir des idées.

Faisons un rapide tour d’Europe des exemples les plus vertueux. Rotterdam se libère de ses surfaces bitumées, lesquelles, imperméables, ne permettent pas à l’eau de s’infiltrer assez rapidement dans la nappe phréatique. La municipalité les remplace par du sable, de la terre et des plantes, qui agissent comme une éponge. Même principe à Lille, où la métropole a fait le choix de transformer ses cours d’école pour favoriser les îlots de fraîcheur et offrir des espaces de nature aux enfants. Ce verdissement urbain s’accompagne d’un aménagement soucieux du bien-être des habitants. Le Mouvement écologique luxembourgeois en est convaincu, comme il l’a expliqué il y a quelques semaines : moins de béton et de voitures, c’est plus de place pour la mixité sociale et la convivialité, avec des lieux de détente, de rencontre et de dialogue.

Autre astuce, pour la construction de logements sociaux, Barcelone a réalisé des économies substantielles en orientant les bâtiments de manière à créer une ventilation transversale et optimiser l’exposition au soleil. Il faut parfois aussi contourner le problème. À Paris, des mesures d’amélioration de la qualité de l’air ont été présentées davantage sous l’angle de la santé publique que de celui de la protection du climat, ce qui a fait passer la pilule même auprès de ceux qui se montraient sceptiques, voire hostiles. Si l’impulsion viendra inévitablement de la société civile, le politique a tout intérêt à s’en emparer.

Alexandra Parachini

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